Charles Albert Cingria, Le carnet du chat sauvage

Chat décoiffe

Dans l’œuvre de Cin­gria, la par­ti­ci­pa­tion du lec­teur est deman­dée dès les titres énig­ma­tiques et étranges. Quant aux textes eux-mêmes ils pos­sèdent une série de carac­té­ris­tiques et usent de pro­cé­dés qui visent à atteindre le lec­teur pour l’obliger à par­ti­ci­per à la (re)construction du logos là où la moda­lité d’écriture exploite cer­taines carac­té­ris­tiques du « bizarre » pour ébran­ler son monde connu. 
Dans Le Car­net du chat sau­vage, le félin devient le narrateur.

Tel­le­ment aimé par Cin­gria, celui-ci le trans­forme en  phi­lo­sophe : il pos­sède une carte d’identité, paie l’addition et pos­sède une par­faite notion du temps. Bref, l’auteur pro­jette son être et sa vision du monde sur cet ani­mal comme il se trans­fère à tra­vers lui dans le monde animal.

Le chat n’est plus seule­ment ce qu’il est sou­vent dans l’œuvre du Vau­dois : à savoir une pièce de tran­si­tion,  un moyen de pas­ser à autre chose. Il n’est plus la simple paren­thèse féline et endosse une sur­charge méta­phy­sique ou trans­cen­dante. Et le jeu qui s’établit avec le lec­teur fait de ce der­nier par­tie pre­nante du spec­tacle fan­tas­tique créé par Cin­gria.
Toute son esthé­tique se base sur ce prin­cipe. Elle per­met de jeter un nou­veau regard sur le monde et de faire décou­vrir ce qui est accepté sous une tout autre perspective.

jean-paul gavard-perret

Charles Albert Cin­gria,  Le car­net du chat sau­vage, Illus­tra­tions de Ale­chinsky, nou­velle édi­tion , Fata Mor­gana, Font­froide le Haut, 2016, 48 p. — 12,00 €.

 

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