Sophie Patry, Corpus Natura

La grande Sophie

Les pho­to­gra­phies de Sophie Patry sont non seule­ment des créa­tions d’espace mais l’extension de choses pen­sées comme contra­dic­toires. L’anamnèse prend la forme d’une dia­lec­tique maté­rielle. Et chaque forme du corps ou du pay­sage s’érige comme le résul­tat d’une fouille, d’un creu­se­ment mais aussi d’un assem­blage afin de créer un pas­sage pour des formes qui pos­sèdent par anti­ci­pa­tion elles-mêmes la mémoire de leur deve­nir, de leur crois­sance future en s’extrayant de leurs acci­dents de naissance.

Sophie Patry crée ainsi l’embrassement intime d’une contre-forme : les corps puisent le jour len­te­ment à par­tir d’un autre lieu que le ventre mater­nel. Les femmes che­vauchent leurs éva­sions, l’image caresse leur corps avec son ombre mais afin que celles du passé s’éloignent. Il existe des vaca­tions, des remous, des pul­sions : lumi­neux abysses, brèches dans l’être et le pay­sage. La nuit ne tom­bera car Sophie Patry y avance désor­mais à reculons.

lire notre entre­tien avec l’artiste

jean-paul gavard-perret

Sophie Patry, Cor­pus Natura , Jacques Fla­ment édi­teur, 2016, 48 p. — 20,00 €.

Leave a Comment

Filed under Arts croisés / L'Oeil du litteraire.com

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>