Celui quivient du bleu du ciel : entretien avec Nicolas Comment (Milo — Songbook)

Nico­las Com­ment garde une bonne rai­son (qu’on sou­haite aux fidèles comme aux infi­dèles) de renon­cer à l’adultère. Il a trouvé sa Muse et Vénus : Milo. L’artiste n’est pas Pétrarque et elle n’est pas Laure. Et c’est bien mieux comme ça. Les pho­to­gra­phies qui captent l’aimée sont aussi sen­suelles que sub­ti­le­ment déca­lées. L’artiste sug­gère un plai­sir, une ten­dresse, la ren­contre chaque fois renou­ve­lée avec le mys­tère fémi­nin. La sexua­lité vit de l’amour. L’abrasion reste lente. La vision pro­fonde et assour­die au sein d’un rituel sobre mais néan­moins lumi­neux. L’image s’attarde, enjambe déli­ca­te­ment le sujet et non l’objet de la prise. La femme semble soyeuse et docile : mais elle nour­rit le feu, cadastre sa limite.
(photo Gilles Berquet)

Entre­tien :

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
L’odeur du café noir.

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?
Intacts, bien qu’en par­tie réalisés.

A quoi avez-vous renoncé ?
À l’adultère.

D’où venez-vous ?
Des bords de Saône.

Qu’avez-vous reçu en dot ?
Une seconde famille.

Un petit plai­sir — quo­ti­dien ou non ?
La volupté.

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres artistes ?
La discrétion.

Com­ment définiriez-vous votre approche de la nudité fémi­nine ?
Tou­jours recommencée.

Quelle est la pre­mière image qui vous inter­pella ?
Une petite lumière rouge.

Et votre pre­mière lec­ture ?
« Jean de la Lune ».

Quelles musiques écoutez-vous ?
Des chan­sons à textes.

Quel est le livre que vous aimez relire ?
« Le bleu du ciel. »

Quel film vous fait pleu­rer ?
“Le der­nier” (Frantz).

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?
Sou­vent le même.

À qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
NSPP

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Tout(e)s et tous,“excepté peut-être une constellation”.

Quels sont les artistes et écri­vains dont vous vous sen­tez le plus proche ?
NSPP

Qu’aimeriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ?
Un an de moins.

Que défendez-vous ?
L’amour, la poésie.

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
Foutaise.

Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ?“
Oui.

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
?

Pré­sen­ta­tion et  entre­tien réa­li­sés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 28 décembre 2016.