Ce texte semble d’abord celui de la déploration et du refus avant que les choses changent. Celui qui veut renoncer à tout et a prévu de vivre en ermite va voir l’amour traverser la mort. Après une longue errance en voiture, il finit par trouver refuge dans un hôtel au bord de la mer où il vit caché. Mais s’ensuit une nuit d’apocalypse. L’homme trouve son salut en fuyant sur une falaise. Lui apparaît une étrange femme aux dents d’or. Elle lui révèle qu’elle a organisé pour lui ce chaos.
Avant de s’effacer, elle lui demande s’il veut brûler avec elle. Sidéré, il se met à sa recherche. Elle le conduit sur le chemin de sa réalisation là où la férocité du temps se mêle à l’amour et à la recherche de la liberté — ce qui ne va pas forcément de soi.
Par un retour au nata,l il s’agit de quitter un monde pour un autre en un revirement là où dieu s’absente au profit d’une autre présence. Elle induit que la femme n’oublie pas l’homme et que ce dernier n’oublie plus la première. Le texte devient par cette présence/absence sacrée de la femme l’occasion de revenir à la terre en un retournement non de celle-ci mais de soi.
Une fusion est en cours face à la confusion par une présence mystérieuse, exaltante, héroïque et première capable de sortir du désastre. Une paradoxale remise en cause de la mort se crée par l’agitation et le trouble d’une telle « visitation ».
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jean-paul gavard-perret
Antonio Moresco, Les Incendiés, Editions Verdier, traduit de l’italien par Laurent Lombard, coll. « Terra d’altri », 2016, 192 p. — 16,00 €.