Doux chaos des amants
Nicolas Comment reprend le flambeau des artistes qui ont photographié leur muse au quotidien (Emmet Gowin, Masahisa Fukase, Lee Friedlander, Bernard Plossu, Araki ) mais avec Milo et sa Vénus il va plus loin. L’intimité devient aussi une réflexion sur le nu et le langage photographique lui-même. Il se rapproche ainsi de Jacques Henric avec Catherine Millet ou encore Denis Roche qui shootait sa femme principalement en voyage.
C’est un peu de que fait Comment. Depuis six ans, il dresse le « blason photographique » du corps de l’aimée de villes en hôtels : à Tanger, Berlin, Barcelone, Bruxelles ou Paris, le couple rejoue le huis clos amoureux. Dans chaque chambre, en des jardins ou des venelles la femme se cache, se dénude.
Les images sont issues parfois de commandes pour des revues (Madame Edwarda, Possession immédiate) ou des marques touristiques : d’où le côté luxueux de certains lieux. Mais en dehors de toutes demandes l’artiste poursuit sa quête du vertige amoureux et de l’obsession du corps aimé.
Après Rose Planète, Milo — Songbook mêle photos et chansons. Au départ, les photos ne devaient être qu’illustratives : elles sont devenues centrales et la chanson les accompagne même si ce genre marginal permet à Comment de créer une sorte de littérature expérimentale en opposition à la littérature romanesque.
Milo n’est pas à proprement parler un modèle mais le créateur la scénarise en son intimité dans un jeu de l’imaginaire et du réel et au sein du grand voyage amoureux sur lequel l’artiste porte néanmoins un regard lucide. Proche d’un Lamarche-Vadel et d’un Schuhl, il joue de l’érotisme et de la transgression afin d’offrir une poétique particulière du sujet.
Le nu semble parfois romantique, parfois il prend l’aspect d’une nature morte. Mais la femme est bien vivante et crée le flux étrange qui circule dans l’album, « fiancé au chaos du désordre des amants ».
lire notre entretien avec l’auteur
jean-paul gavard-perret
Nicolas Comment, Milo — Songbook, ChicMedia éditions, 2016, 107 p.
Nicolas Comment, Milo — Songbook
Doux chaos des amants
Nicolas Comment reprend le flambeau des artistes qui ont photographié leur muse au quotidien (Emmet Gowin, Masahisa Fukase, Lee Friedlander, Bernard Plossu, Araki ) mais avec Milo et sa Vénus il va plus loin. L’intimité devient aussi une réflexion sur le nu et le langage photographique lui-même. Il se rapproche ainsi de Jacques Henric avec Catherine Millet ou encore Denis Roche qui shootait sa femme principalement en voyage.
C’est un peu de que fait Comment. Depuis six ans, il dresse le « blason photographique » du corps de l’aimée de villes en hôtels : à Tanger, Berlin, Barcelone, Bruxelles ou Paris, le couple rejoue le huis clos amoureux. Dans chaque chambre, en des jardins ou des venelles la femme se cache, se dénude.
Les images sont issues parfois de commandes pour des revues (Madame Edwarda, Possession immédiate) ou des marques touristiques : d’où le côté luxueux de certains lieux. Mais en dehors de toutes demandes l’artiste poursuit sa quête du vertige amoureux et de l’obsession du corps aimé.
Après Rose Planète, Milo — Songbook mêle photos et chansons. Au départ, les photos ne devaient être qu’illustratives : elles sont devenues centrales et la chanson les accompagne même si ce genre marginal permet à Comment de créer une sorte de littérature expérimentale en opposition à la littérature romanesque.
Milo n’est pas à proprement parler un modèle mais le créateur la scénarise en son intimité dans un jeu de l’imaginaire et du réel et au sein du grand voyage amoureux sur lequel l’artiste porte néanmoins un regard lucide. Proche d’un Lamarche-Vadel et d’un Schuhl, il joue de l’érotisme et de la transgression afin d’offrir une poétique particulière du sujet.
Le nu semble parfois romantique, parfois il prend l’aspect d’une nature morte. Mais la femme est bien vivante et crée le flux étrange qui circule dans l’album, « fiancé au chaos du désordre des amants ».
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jean-paul gavard-perret
Nicolas Comment, Milo — Songbook, ChicMedia éditions, 2016, 107 p.
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