Une apologie du sexe dans la norme bobo
Le livre de Nina Léger se veut « romance » et non roman. Soit. La narratrice s’y construit « un palais de mémoire qui, à mesure qu’il se peuple de sexes nouveaux, se complique de couloirs, d’annexes et de dépendances. Les portes y sont toujours plus nombreuses ». Soit. Mais sous les chausse-trappes (bien anodines), rien de neuf sous le soleil de la fiction. Se déroule une histoire de sexe qui se veut sulfureuse. Elle ne l’est pas. Et du sous-titre ironique (du moins semble-t-il) de « romance » jaillissent des cache-sexes à défaut de cache-misère vu les lieux qui servent de décor à la fiction.
La sexualité est recyclée dans une suite de balades parisiennes et de huis clos où l’auteure cherche à plaire à sa lectrice, à son lecteur à l’image de sa séductrice de narratrice. Au soufre fait place le souffreteux plus ou moins phtisique. Le jeu entre le fantasme et la réalité rend la sexualité confortable, ce qui n’empêche pas de transformer les mises à chambre en mise en pièces pas forcément montées.
Mais à force de manipuler le lecteur au « bras » de sa narratrice dévoreuse d’hommes et sous prétexte de zoomer puissamment sur le sexe, l’auteure de cette « histoire naturelle » (pour reprendre le titre du livre précédent) et naturiste produit un récit bien téléphoné — il y a quelques années encore on aurait dit faxé. Certes, la romance est souvent bien écrite, son chef d’orchestre multiplie les formules qui font mouche et les références littéraires et artistiques qui font bien. Mais cette apologie du sexe reste néanmoins dans la norme bobo.
La romancière semble ne pas oublier que les romans sont lus par les femmes de plus de cinquante ans, libres certes mais comme on disait jadis « il ne faut pas pousser les mémés dans les orties ». Il convient donc de cultiver la fesse légère plus qu’urticante. Nina Léger le « réussit » parfaitement.
jean-paul gavard-perret
Nina Leger, Mise en pièces, Gallimard, collection Blanche, Paris, 2017.
Bonsoir. Je n’ai pas encore lu cette romance. Peut –être ne la lirai-je pas. Cette critique ne m’influencera en rien, ni pro ni cons. Mais je voulais juste glisser que quand On utilise un mot comme “bobo” alors On n’ecrit pas, et surtout pas des critiques litteraires ! User de “bobo” c’est renoncer à penser et laisser le prêt à penser prendre le controle de son bic. “bobo” est à la pensée ce que l’huile de palme est à la cuisine industrielle: le pire dans le pire du bon gout. Un genre de procedure productive, l’outil du service méthode. Quand On use de ces termes préfabriqués On ne se risque même pas à l’analyse typographique d’un entrefilet de l’Equipe Mag’…Alors, quoique que vale Mise en pièce, Vous n’êtes pas au niveau, la première ligne de votre critique Vous disqualifie d’emblée !
Bravo Legeay!
Je suis sidéré de voir comment ce terme (bobo) est devenu le catalyseur de toutes les colères, de toutes les rancoeurs, de toutes les frustrations et de la viloence sourde envers l’autre. Il n’y a qu’à voir comment il est entré dans le langage de quelques orateurs de droite.
D’accord pour boycotter tous-tes ceux-elles qui l’emploient non pas à tire larigot mais ne serait-ce qu’une fois!
La critique monologale de ce Monsieur Jean-Paul est sans intérêt.
je suis ok avec Yann dans l’émissions ont n’est pas coucher et vous ne supporter pas les critique quelle honte pour une romancière
franchement nul
Honte à vous Legeay et Stéphan de dézinguer un critique littéraire talentueux , alors même que vous n’avez pas lu le roman dont il est question.
Vous êtes sans doute de pathétiques bobo de base anti-Fillon et adeptes des inrocks et de porno chic, bien formatés dans le prêt à penser abject qui vous caractérise. Ce prêt à penser que vous dénoncez, vous l’incarnez sans même vous en rendre compte…
Ce cliché du Bobo. Il va vraiment falloir arrêter avec ce terme galvaudé
Bibi, ex-bébé devenu bobo, en est baba…
Les bobos montent aux barricades. Il faut souligner que l’auteure n’est pas qu’une simple bobo, elle fait partie d’la classe des fromages.
Legeay,
Il manque un paquet d’accents dans votre mail par ailleurs plutôt mauvais.
Nina Leger est une charmante jeune femme, mais chez Rucquier,elle se la pétait un peu.
Toute talentueuse qu’elle soit, elle n’a écrit que deux bouquins,c’est un peu…léger.
Elle n’a rien de bien mechant cette critique.
“Bobo” : ça reste un therme comme un autre.
terme
Quelle consternation de voir l’une des auteures les plus douées de sa génération se fourvoyer dans un récit racoleur aussi glauque qu’invraisemblable.
Souhaitons lui de rebondir car son précédent roman est une pépite littéraire
Quand Jean-Paul Gavard-Perret écrit : “Au souffre fait place le souffreteux…”. Je suppose qu’il pense au soufre ?Ah, l’orthographe…
bonjour,
bien vu ! il semblerait en effet que cette faute nous ait échappé, merci de nous permettre de la corriger et de nous lire.
meilleures salutations,
la rédaction