Les femmes d’Iris Gallarotti vaquent vers l’ailleurs, nagent dans l’immobile. Fantômes que fantômes diront certains… Pas sûr. Mais les spéculations sur le terme de figuration vont bon train. L’artiste varie les « plaisirs » à coup de griffes (ou de caresses) de l’imaginaire. Il peut s’agir de conspirations angéliques ou démoniaques sous le sceau de stratégies plastiques. Le corps est bien présent : mais dans une crise de solipsisme.
Les présences perdent une partie de leur référence. Haut les taches pour ce qui se découd mais tout autant se tisse. Rien n’aura lieu que la présence féminine loin de la routine plastique. Existe la dérive en la nébuleuse de songes mouvementés que l’artiste ranime. Cela touche au plaisir comme à la crainte du voyeur. L’image ne résout pas le mystère du féminin : elle l’épaissit.
Demeurent des accrocs dans la soierie des corps. Mais pas question au voyeur d’en malaxer l’argile. Surgissent les impositions d’autres mains : celle d’Iris qui ne redoute pas les tempêtes. Elle construit un domaine interdit. Et l’ouvre là où l’idée de grotte et chapelle prend un autre sens. Certains y descendraient bien chaque soir : mais sur la pointe des pieds, craignant que des voisins les surprennent.
Dessins et photographies, dans le multiple ou l’un, suggère ntdes étreintes plus ou moins confuses. Néanmoins, la solitude n’est jamais loin. Dégrafant des corsages, mais brouillant ce qui s’y montre , l’artiste ne cesse de séduire de manière inédite et sous une lumière blanche. Les belles de jours restent insaisissables et détournent jusqu’à leur visage de l’image. Quelque chose pourtant suis son cours : Iris Gallarotti ne dit pas quoi. Ses louves restent des dompteuses d’impossible. Il se peut que l’extase (du vide ?) les guérisse de la maladie du temps ou que du passé elles déduisent le futur dont elles sont les primitives.
jean-paul gavard-perret
Iris Gallarotti, On ne dormira jamais, avec Tamina Beausoleil, Corine Borgnet, Nathalie Tacheau, Cornelia Eichborn, du 2 mars au 18 mars 2017 à la Galerie de la Voûte, Paris.