Déphasages et déprogrammations
Effaçant en grande partie l’organique, Elise Bergamini met paradoxalement en exergue le corps dans son essence. Les portions de membres ramènent à des portions de vie plus ou moins aporétiques. Et si le corps semble éthéré, sa légèreté ramène à l’incarnation et l’érotisme. Là où le dessin se vide dans une réduction minimaliste s’inscrivent moins une narration qu’une fouille du destin et une forme d’intimité tout juste caressée.
Refusant l’abstraction qui emporte vers un idéalisme, Elise Bergamini choisit l’effet de réel — si ténu soit-il — afin de créer un trouble pelliculaire. Voire plus. Mais en sortant de la psychologisation. Surgit le manque, l’effacement mais tout autant la plénitude des sensations et d’émotions : au regardeur de la compléter.
jean-paul gavard-perret
Elise Bergamini, Les amazones, EOF Bis : 15 rue Saint Fiacre Paris 75002, Exposition éclair le 20 et 21 décembre 2016.