The Rolling Stones, Blue & Lonesome

Exécu­tion des basses œuvres

Quand les Pierres se trans­forment en dia­mants pour don­ner de l’éternité au blues, l’alchimie ne marche plus. Et c’est une facé­tie com­mer­ciale que de révi­ser de la sorte les fon­da­men­taux noirs amé­ri­cains dont le groupe est sorti. Le blues est devenu une « langue » que les Rol­ling Stones ne parlent plus depuis bien long­temps.
Certes, ils ont su le trans­for­mer quitte à se voir taxés dans les années 60 finis­santes d’exécuteurs des basses œuvres des blancs pour assi­mi­ler la culture noire. Ils sur­ent répondre par leur plus bel album « Exile on Main Street ». On en est bien loin avec “Blue & Lone­some” qui se veut une réin­ter­pré­ta­tion de clas­siques du blues.

L’album prouve que nul ne peut être et avoir été même si les Stones ont de beaux restes. Tech­ni­que­ment par­lant, l’album est par­fait à l’exception d’une cym­bale qui – peut-être pour faire Deep-South et d’un titre à l’autre – sonne comme une cas­se­role.
Néan­moins, le groupe n’allait pas laissé pas­ser sa chance de ratis­ser large en replon­geant dans les ténèbres lumi­neuses de la musique des chants de coton et des fau­bourgs de la Nou­velle Orléans. Mais la puis­sance du blues n’est plus pour eux. Jag­ger l’interprète : il ne le res­sent plus. Il vaut mieux reve­nir à Billie Holi­day afin d’être sidéré de l’or âpre d’une musique que le groupe réduit en plomb.

jean-paul gavard-perret

The Rol­ling  Stones, Blue & Lone­some, Pro­mo­tone, Poly­dor, 2016.

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