Cendres Lavy & Thierry Lambert, Dans le délice de ta source

Rose d’elle-même

Il arrive que le corps défie le vieil édi­fice des pen­sées voire de la poé­sie. Pour preuve, ce livre où l’œuvre plas­tique de Cendres Lavy « dit » plus que les mots de Thierry Lam­bert. Elle façonne le corps en le dédou­blant de son armure. Jaillit le fond du mys­tère fémi­nin qu’aucun poème n’est par­venu à épui­ser et ce, depuis le début des écri­tures comme si elles étaient contrainte de s’arrêter sur son seuil.
Certes, ici, la texte tra­vaille le des­sin mais c’est bien lui qui a le der­nier mot. Que le poé­sie se rende au « port » où se mélangent les excès de la hâte n’y change rien. L’œuvre d’art « fait » ce que les mots ne peuvent mon­trer comme s’il fal­lait des traces visuelles plus que des vers qui ne font qu’amoindrir l’attente.

Ce sont par les images que les signes for­cé­ment abs­traits vacillent. Il faut une langue sans langue afin que Vénus ne soit pas à sa propre « proie » arra­chée. Il n’empêche que la symé­trie impar­faite entre l’image et le texte rend ce livre délec­table. Voire plus. Il taraude l’occasion d’apprendre et de se déprendre d’un cer­tain regard.
La femme y retrouve les échos de sa jubi­la­tion en entrant dans le vif du sujet par l’attention qu’elle se doit de por­ter à elle-même.

jean-paul gavard-perret

Cendres Lavy & Thierry Lam­bert , Dans le délice de ta source, Edi­tions Index, 2016.

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