Anne Voeffrray dédouble en quelque sorte le portrait photographique. C’est d’ailleurs une tendance forte dans l’esthétique du temps. Le portrait se charge pour faire passer le présent tout en conservant une trace du passé. Emane une présence à distance et aussi un jeu avec le temps. La photographie s’adosse à l’opération temporelle qui définit le sentiment de présence : aller-retour entre évasion hors de soi, perception de l’évasion, sensation du retour, laquelle provoque une nouvelle évasion construite sur la perception du retour marqué par différentes traces et écailles.
Moins statique, la photographie entre dans un mouvement perpétuel, une vague en rouleau qui se déplace en s’enroulant sur elle-même. Les dispositifs de transposition capturent une part de l’attention disponible. Le sentiment de présence et absence à soi se moule totalement sur ce dispositif. Cela revient à postuler l’unicité phénoménale de la présence par une formulation visuelle décalée.
Existent une hybridation et des vagabondages qui rejettent l’ordinaire du flux représentatif photographique là même où sont remis en cause mais parfois aussi utilisés des appareillages qui imposent à la perception une complexification et une cristallisation différenciée.
jean-paul gavard-perret
Anne Voeffray, Magma, Editions BSN press, Lausanne, 2016. A paraître en décembre 2016.
Très impressionnée par la créativité de JPGP et Dame Voeffray dont le rêve éveillé transfigure la réalité j’attends décembre noëlisé par ” Magma ” …