Vincent Lafaille, S’éloigner du sujet

Proxi­mité et décalage

S’ éloi­gner du sujet est ce qu’on pour­rait appe­ler un ouvrage aussi urbain qu’urbaniste. Toute une poé­tique de la ville s’y ins­truit de manière para­doxale. Il ne s’agit plus de par­ler « de » la ville mais de faire par­ler « de » l’écriture à par­tir de la cité, de ses pro­jets et de ceux qui y cir­culent. D’où des « chan­tiers » et des « marches » avec un sas du pas­sage entre les deux. Le tout avec un carac­tère sinon indé­fini du moins infi­ni­tif par l’emploi d’une telle forme ver­bale.
Les textes deviennent des coupes trans­ver­sales d’un deve­nir lié à la réno­va­tion d’un quar­tier ancien. Ses aspé­ri­tés et celles de l’écriture sont des lieux de pas­sage de mou­ve­ments reçus et ren­voyés qui impliquent le Temps. Preuve que toute recol­lec­tion n’est jamais suf­fi­sante. Le temps fond sur l’écriture en tant que fon­da­tion libre qui s’apparente à une « creuxa­tion » ici en trois moments et par des élé­ments « tech­niques » épars et dis­joints. Ce qui implique divers types de direc­tions, genres et des mou­ve­ments de translation.

Le texte crée des chan­ge­ments alter­na­tifs et qua­li­ta­tifs et des alté­ra­tions dans le Tout. Ce qui ne cesse pas de chan­ger, est autant le « cœur de la ville » (Bau­de­laire) que le deve­nir du texte. L’ensemble demeure ouvert.
Sur­git une imma­nence : elle n’est pas sépa­rable d’une mul­ti­pli­cité de pré­sen­ta­tions. Elles réagissent les unes sur les autres en dif­fu­sant une série infi­nie d’espace-temps.

jean-paul gavard-perret

Vincent Lafaille, S’éloigner du sujet, édi­tions série Dis­crète, 2016, 24 p. — 9,00 €.

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