Anticipations et promotions
Tous les travaux de Francesca di Bonito travaillent l’hybridation afin de créer une polysémie en chaque image. Le but est d’approfondir l’identité des êtres humains et plus particulièrement des femmes afin de mettre à mal les modèles d’identification classique, les inégalités et bien des blocages psychologiques Les images mutent en diverses métamorphoses matinées d’ironie voire de provocation.
Le clivage entre le réel et imaginaire s’en trouve altéré afin qu’une émancipation ait lieu au moment même où la nature de l’image elle-même s’hybride. Par exemple, l’artiste propose un collage numérique sur photographie argentique. D’un mur en ruine jaillissent des fragments de femme en un mixage d’abstraction et de figuration. Cette monstration suggère la guerre que doit poursuivre la femme pour exister.
Le médium photographique reste le vecteur premier de la recherche de Francesca di Bonito. Il est intégré à d’autres pratiques : performance, installation, imagerie médicale en de grands assemblages. L’insolite est toujours là pour tordre les codes liés du genre et de l’expérimentation visuelle. La figuration comme l’usage du corps crée une pratique intime mais à portée générale. L’œuvre devient la résistance contre les marches arrières actuelles dans l’évolution contrariée des mentalités. Preuve que la métamorphose est de plus en plus nécessaire afin de casser bien de ces fameux « plafonds de verre » dont l’idéologie du temps se gargarise.
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jean-paul gavard-perret
Francesca di Bonito, Exposition, Melkart Galerie, Paris, 27 octobre – 10 novembre 2016.