Eve Beaurepaire et les mystères de la vie : entretien avec l’artiste (“Wasted”)

Pas besoin de pitié à l’art : il s’agit de tout mon­trer, d’oublier et le bien et le mal afin que tout joue à l’extrême du sou­pir. Qu’importe le sujet. Il s’agit tou­jours de reve­nir à l’auge, la bauge et la chi­mère. Eve Beau­re­paire  (http://www.lelitteraire.com/?p=25038) sait que l’art peut mettre son nez par­tout et au besoin il affronte les flammes afin que l’image sache tout de l’affolement dont elle sort. Ce n’est peut-être pas beau­coup mais ça suf­fit lar­ge­ment. On se serait contenté de moins. Et si, afin de s’en défendre, nos ancêtres ont inventé le reli­gieux, ce der­nier n’est devenu que le sens de notre moindre. Eve Beau­re­paire de n’en contente pas. Renon­çant à l’élévation par le haut, la réfé­rence aux anges elle les fait explo­ser lorsque cela est nécessaire.

 Entretien :

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ? <
Le besoin d’être debout, la lumière.

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?
Ils se sont réa­li­sés, je vou­lais par­tir de chez mes parents et être artiste.

A quoi avez-vous renoncé ?
A rien.

D’où venez-vous ?
D’une alchimie …..

Qu’avez-vous reçu en dot ?
L’endurance, la résistance.

Un petit plai­sir — quo­ti­dien ou non ?
Autant que d’envies.

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres artistes ?
Comme eux, je suis autre.

Com­ment définiriez-vous votre approche des corps ?
Le rap­port au vivant et la com­pré­hen­sion des cri­tères de vie.

Quelle est la pre­mière image qui vous inter­pella ?
Un des­sin inti­tulé “l’appareil repro­duc­teur de la femme » dans un livre d’anatomie fémi­nine et accou­che­ment que pos­sé­dait ma mère.

Et votre pre­mière lec­ture ?
« L’homme doré » de Phil­lip K Dick.

Quelles musiques écoutez-vous ?
Presque toutes.

Quel est le livre que vous aimez relire ?
« Par delà bien et mal » de Nietzsche.

Quel film vous fait pleu­rer ?
« Au hasard Bal­tha­zar » de Robert Bresson.

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?
Mon reflet.

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
Personne.

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
New York.

Quels sont les artistes et écri­vains dont vous vous sen­tez le plus proche ?
Eva Hesse, David Ham­mons, Louise Bour­geois, Robert Filliou, Jonas Mekas…

Qu’aimeriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ? Rien de spécial.

Que défendez-vous ?
L’esprit libre.

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
L’amour ce n est pas la fête.

Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ?“
Pen­ser qu’il existe une alter­na­tive est une illusion.

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
Je vous fais confiance.

Pré­sen­ta­tion et entre­tien réa­li­sés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 3 novembre 2016.

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