Eve Beaurepaire, Wasted

Renais­sance

Dans le for­mi­dable cor­tège de ses « rebuts » col­la­tion­nés, Eve Beau­re­paire donne d’étranges nou­velles aux sol­dats incon­nus qu’on nomme voyeurs ou petits lapins de terre. Grâce à elle, il se peut qu’ils se sentent enfin moins oubliés par l’art. Et ce, même si dans un pre­mier temps ils risquent de ne pas se recon­naître dans ce qui est donné à voir. Il faut à l’œil un appren­tis­sage.
Pour autant, l’artiste ose un pas au-delà et donc une part de risque grâce à un tra­vail qu’on peut nom­mer « décep­tif ». Mais un tel dégor­ge­ment est néces­saire pour rame­ner « par le bas » à l’essentiel. Si bien que ceux qui se sentent éga­rés par de telles œuvres ne le seront que de manière provisoire.

Eve Beau­re­paire rap­pelle que nous ne sommes rien, à per­sonne et pas même à nous-mêmes sinon à nos « restes ». Nulle ques­tion d’en faire lâche­ment le deuil : il faut les assu­mer. Et c’est pour­quoi l’artiste en pro­voque la « renais­sance ». Elle assume la « saleté ». Elle peut rendre l’art plus pro­fond que par le seul culte de la beauté « muséale ». C’est aussi la manière de la déga­ger de la mala­die de l’idéalité.

lire notre entre­tien avec l’artiste : http://www.lelitteraire.com/?p=25589

jean-paul gavard-perret

Eve Beau­re­paire, Was­ted, Gale­rie Nivet-Garzon, Paris, du 13 au 27 octobre 2016.

2 Comments

Filed under Arts croisés / L'Oeil du litteraire.com

2 Responses to Eve Beaurepaire, Wasted

  1. Jeff perkins

    What a great & beau­ti­ful sur­prise to see this work of yours.

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