Eric Ceccarini le rêveur éveillé : entretien avec l’artiste

Les pho­to­gra­phies d’Eric Cec­ca­rini pro­duisent une jubi­la­tion plus ou moins secrète. Nul ne peut dou­ter, en les décou­vrant, de la puis­sance du fémi­nin et de sa spé­ci­fi­cité. Le pho­to­graphe entraîne la pen­sée dans l’inconnu(e) entre le jeu et l’évidence. L’immobilité sai­sie est la résul­tante des dépôts de vagues suc­ces­sives. Elles créent une sus­pen­sion, un point d’équilibre. L’œuvre est l’aboutissement d’un tra­vail d’approches et de révi­sions.
Il s’agit de déga­ger des constantes, de lais­ser des traces visibles et invi­sibles. Le corps s’ouvre et se referme. D’autres pau­pières se sou­lèvent sur la mémoire du regar­deur. La femme s’expose comme énigme. Une pul­sa­tion reste ce qui sourd du plus pro­fond mangé d’ombres. Eric Cec­ca­rini les éclaire ou les brouille pour la sen­sa­tion et l’émotion.

Entre­tien :

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
Les oranges et les citrons cueillis dans le champ d’à côté et que je presse pour toute la famille. La séance de prise de vues qui va suivre.

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?
J’ai la chance de les vivre éveillé au quotidien.

A quoi avez-vous renoncé ?
A rien.

D’où venez-vous ?
De la même pla­nète que vous.

Qu’avez-vous reçu en dot ?
Beau­coup d’amour .

Un petit plai­sir — quo­ti­dien ou non ?
Un bon verre de vin bien entouré.

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres artistes ?
Suis-je un artiste?

Com­ment définiriez-vous votre approche du corps fémi­nin ?
Res­pect et admi­ra­tion. C’est pour moi le plus beau des paysages.

Quelle est la pre­mière image qui vous inter­pella ?
Bar­dot dans les années 70.

Et votre pre­mière lec­ture ?
“Le petit Sau­vage » d’Alexandre Jardin.

Quelles musiques écoutez-vous ?
De Ben­ja­min Bio­lay, Gains­bourg, Bashung à Fauve pour les fran­çais, pop et rock chez les anglo-saxons, Je suis très fan de Phi­lippe Glass et Kraftwerk.

Quel est le livre que vous aimez relire ?
Je n’ai pas le temps de relire, il m’en reste tant à décou­vrir. Je ne peux pas m’endormir sans lire quelques pages.

Quel film vous fait pleu­rer ?
“In the mood for love » de Wong Kar-Wai tel­le­ment c’est beau!

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?
Un éter­nel gamin de 15 ans.

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
A personne.

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Paris, Rome, Venise, New-York, Los Angeles… la rue de Ver­neuil et Woodstock!

Quels sont les artistes et écri­vains dont vous vous sen­tez le plus proche ?
New­ton et Ave­don en pho­to­gra­phie, Gia­co­metti, Mel Ramos, Aslan, … Paul Aus­ter, Proust, Mel­ville, Steinbeck…

Qu’aimeriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ?
Rece­voir tous mes amis et mes proches.

Que défendez-vous ?
Une cer­taine idée de la liberté et le res­pect des femmes. L’éducation à tout prix.

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas »?
En Amour, je ne m’explique rien, seules mes tripes fonctionnent.

Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ? »
Je suis fan incon­di­tion­nel de W.Allen. Il me rap­pelle sans cesse de ne pas nous prendre trop au sérieux. Tout ça n’est qu’une grande farce…

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
Je ne me sou­viens pas… la prochaine?

Entre­tien et pré­sen­ta­tion réa­li­sés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 28 août 2016.

Leave a Comment

Filed under Arts croisés / L'Oeil du litteraire.com, Entretiens, Erotisme

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>