Guillaume Decourt continue son travail de radicalité. On est désormais à Paris. Mais pas seulement. Restent des instants, quelques uns à rebours mais nourris du présent de l’écriture. Ostracisés, ils ressortent soudain. La « vitrification » est remplacée par une tombée, un jaillissement ou l’intime est travaillé de manière particulière.
Il s’agit de présences inopinées où à la tragédie se substitue une forme de drôlerie plus ou moins désespérée.
L’univers du poète s’y trouve renversé dans une coulure aussi « normale » qu’intempestive. Ce qui est mis au premier plan relève avant tout d’une rigoureuse décision de proposer des saillies qui s’expulsent. Demeure un effet de décalage puissant entre le réel et son écriture, entre l’imaginaire et ce qu’il fait sourdre.
Ce qui était, ce qui est n’importent plus vraiment. Il y aura du temps, plus tard, de se reposer la question.
jean-paul gavard-perret
Guillaume Decourt, Café Peran , Editions Les Presses du Vide, Aubervilliers, 2016.