Les images font parfois ce que les mots ne font pas dans leur manière de fomenter des cérémonies aussi délétères qu’étranges. A travers elles, Pierre Leblanc marie photographies et cinéma afin de créer un rapport paradoxal entre l’être et son image au sein de complicités, d’étreintes et de tensions.
Chaque prise est une plongée là où les “silhouettes” renforcent le chaos. L’artiste réussit une sorte de paradoxe : celui d’une figuration en sous-tension avec une force étrange.
Les photographies n’ouvrent pas un monde ; elles ont partie liée avec une certaine absence. Existe un “perdre voir” afin de détacher de l’image un regard bourré de certitudes et de lieux communs avec lesquels l’artiste s’amuse. La photographie devient un voile de nocturne qu’il faut déchirer afin d’atteindre les choses (ou le néant) qui se trouvent au delà au sein d’un volontairement désenchantement. Ce dernier garde pourtant une certaine emphase par l’apparition d’une lumière inconnue.
jean-paul gavard-perret
Pierre Leblanc,
- Abstraites réalités, Corridor-Elephant, coll. Pocket, 2016
- Niepce Book ¤ 2, Corridor-Elephant Paris, 2016,