Dorian Cohen mêle la ville postmoderne à un certain chaos. Routes, bretelles d’autoroutes, arbres se chevauchent dans le silence et entre réalisme et fantasmagorie. Bref, le paysage bat la campagne au sein même de la ville au sein d’un« Itineraire » où tout est recomposé dans un topos qui mixte recouvrance et anticipation.
Dorian Cohen, Itinere, Fondation Arpac, Montpellier, du 1er au 24 juillet 2016.
Entretien :
Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
Finir le tableau en cours dans l’atelier pour en commencer un autre.
Que sont devenus vos rêves d’enfant ?
Transfigurés. A 10 ou 12 ans, je me rêvais joueur de football.
A quoi avez-vous renoncé ?
Pas grand chose.
D’où venez-vous ?
Je suis né à Paris, et j’ai grandi dans le 20ème arrondissement de Paris dans le quartier de Ménilmontant. Puis j’ai passé mon adolescence dans le 11ème arrondissement à côté de la Place Voltaire. Un gars du 11ème en fin de compte.
Qu’avez-vous reçu en dot ?
La Bretagne.
Un petit plaisir — quotidien ou non ?
Se lever le matin et voir par la fenêtre un pan de mur littéralement frappé par la lumière, puis tourner la tête vers le haut, voir un ciel bleu puis prendre son café.
Qu’est-ce qui vous distingue des autres artistes ?
J’ai dessiné et construit un rond-point à 4 branches pour le Département des Hauts-de-Seine.
Quelle est la première image qui vous interpella ?
Je ne peux pas exactement vous dire quelle image, mais ce sont les peintures de la période fauve de Kandinsky qui étaient présentées dans la première salle de l’exposition rétrospective du peintre russe à Pompidou en 2008. Ce sont ces peintures qui m’ont embarqué dans la peinture.
Et votre première lecture ?
“Astérix et Obélix”, en toute honnêteté je ne suis pas un lecteur accompli.
Comment définiriez-vous votre approche du “voyage” ?
Etre content de revenir.
Quelles musiques écoutez-vous ?
Queen, Cock Robin. Pendant la peinture j’écoute aussi du classique, notamment le répertoire pour clavecin de Jean-Sébastien Bach.
Quel est le livre que vous aimez relire ?
« Le chercheur d’or » de Le Clézio. Ce livre m’a marqué, notamment dans cette quête d’un paradis intérieur.
Quel film vous fait pleurer ?
“La vie est belle”, mais je ne pense pas être une exception.
Quand vous vous regardez dans un miroir qui voyez-vous ?
Des trous dans ma chevelure, arrachée par endroits lorsque la peinture m’emporte.
A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
Des ex-copines.
Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Les iles Grecques.
Quels sont les artistes et écrivains dont vous vous sentez le plus proche ?
Paul Cézanne et Mohammed Ali, le boxeur.
Qu’aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?
Un lot de matériel Beaux-Arts et des nouveaux pantalons, avec des chaussettes.
Que défendez-vous ?
Pouvoir peindre tous les jours.
Que vous inspire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est donner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
Pas grand chose. Je pense que c’est plus simple que ça.
Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la question ?“
Toujours dire oui, on verra comment on fait après.
Quelle question ai-je oublié de vous poser ?
Comment ça va ? Bien.
Entretien et présentation réalisés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 9 mai 2016.