Laurette Massant : journaux d’une femme de chambre
Laurette Massant (photo : Sara De La Villejegu) utilise l’art vidéo, la performance, le dessin, les installations. Elle propose par ces mediums une révision de la représentation de la femme dans la culture occidentale. Frontières, limites, seuils, effacements, effets de châsse deviennent pour elle une manière d’explorer ce qui tient à l’incessant devenir de la femme.
Parfois, l’artiste semble lancer en substance un « Dénudez-vous que l’on entende danser les os sur la musique du vent « . Mais ses œuvres échappent au morcellement sinistre des instants où le présent n’est qu’un point insignifiant. Il devient poétique et transforme la vie, sinon en destin, en occasion de sens.
Ce présent est en effet nourri d’amour et d’eau fraîche, d’air et de lumière, de jouissances et de ces douleurs secrètes, de monstrations et de cachettes. L’érotisme reste ici le plus souvent indicible. La créatrice construit un réservoir d’images énigmatiques où la structure identitaire de l’être comme des représentations se décline non sans humour et dérision.
Mais, parfois, le « jeu » est plus sérieux. Culture populaire et expérimentation s’y croisent en hybridations pour le moins étonnantes dans le tangage et certains excès capables de produire une unité et une dissémination.
Lire notre entretien avec l’artiste : http://www.lelitteraire.com/?p=21112
jean-paul gavard-perret
Laurette Massant, Salo IV, Salon du dessin érotique, galerie Beaubourg, Paris, avril 2016.