Shania, l’héroïne de cette série, connaîtra-t-elle un jour le repos ? La conclusion du tome précédent pouvait laisser supposer l’arrivée d’un peu de calme dans son existence. Or, il n’en n’est rien ! C’est le hasard qui remet, sur la route de la belle héroïne, un personnage qu’elle avait perdu de vue depuis longtemps, celui qui lui avait permis l’accès à une nouvelle vie. Pour celui-ci, en grand danger, elle veut payer la dette contractée et met en œuvre toute sa pugnacité pour le sortir du guêpier où il se trouve.
Une fois encore, elle se retrouve dans l’univers de l’espionnage avec toutes les traîtrises qui caractérisent ce milieu. Ainsi, elle va devoir tricher, mentir, mener des jeux multiples avec les intervenants d’officines, d’agences qui poursuivent des buts bien différents. Elle va se mettre en danger, risquer sa liberté, voire sa vie, pour sauver son ami d’enfance.
Shania Rivkas-McKensie-Fitzroy, Alias Lady S, a rejoint les rangs d’Action 19, une ONG humanitaire. Elle est en retard pour assister à une réunion du Conseil des droits de l’homme à Genève. Dans sa hâte, elle bouscule un homme. C’est Conrad, un agent de la CIA, qu’elle a connu à Berlin et pour qui elle a un faible. Elle lui donne rendez-vous dans un restaurant, en soirée, et… ils finissent la nuit ensemble. Cependant, il se méfie d’elle car il est en mission confidentielle.
C’est le lendemain, en sortant du Palais des Nations qu’elle est le témoin de l’arrestation d’un homme par un groupe mené par Conrad. Elle croit reconnaître Anton, l’ami finnois qui lui permis de quitter l’URSS et qu’elle croyait noyé après l’effondrement de la couche de glace sur laquelle ils progressaient. Shania essaie d’en savoir plus. Malgré le secret-défense, Conrad lui donne quelques informations. L’homme qu’il a enlevé s’appelle Radimir Tchersaïev. Mais il a tellement d’identités. Il est emprisonné à Guantanamo parce qu’il est soupçonné de complot terroriste.
Dès lors, Shania va tenter de le rencontrer. Elle réussit à assister, comme traductrice, un avocat spécialisé. Dans le parloir de Guantanamo, Anton qui la reconnaît lui raconte les raisons de sa présence. Il a été torturé et Shania croit en son innocence.
Philippe Aymond, seul aux commandes de cette série depuis deux tomes, a su s’approprier son héroïne autrement que graphiquement et propose des scénarii d’une grande efficacité, riches en péripéties et en actions. La galerie des personnages est toujours aussi développée et le dessin réaliste est toujours aussi efficace et tonique.
Lady S est une série qui se lit avec énormément de plaisir tant pour les intrigues retorses que pour une mise en images fort réussie.
serge perraud
Philippe Aymond (scénario et dessin) & Sébastien Gérard (couleurs), Lady S, tome 11 : “La faille”, Editions Dupuis, novembre 2015, 48 p. – 12,00 €.