Les Éditions du Revif ont fait paraître, juste avant les fêtes de fin d’année, un ouvrage qui semble désigné pour faire un joli cadeau : à la fois beau, riche en contenu et accessible sur tous les plans (pour tous les lecteurs et pour toutes les bourses).
Cet ouvrage collectif, sous la direction de Denitza Bantcheva, réunit des articles dus à des historiens du cinéma de diverses origines, spécialistes de pointe dans leurs domaines, et des entretiens avec des gens de cinéma qui ont contribué aux chefs-d’œuvre européens des années 50, 60 et 70. Parmi les témoins, il y a de grandes vedettes comme Claudia Cardinale, Anna Karina, Hanna Schygulla, Mireille Darc, de grands cinéastes comme Milos Forman et Andrzej Wajda, les scénaristes Jean-Claude Carrière et Enrico Medioli, et nombre d’autres personnalités. Tous ces entretiens regorgent d’anecdotes mais aussi de renseignements sérieux, souvent inédits, sur la manière dont ont été réalisés tels grands films, et sur le cinéma des années en question.
Quant aux articles, ils sont consacrés à 26 cinéastes considérés comme incontournables, qu’il s’agisse des plus populaires ou des plus injustement méconnus. Certes, le principe de la sélection serrée peut décevoir certains cinéphiles qui chercheraient en vain dans l’ouvrage un cinéaste de prédilection ; cependant, l’ouvrage échappe ainsi au piège où tombent fréquemment les sommes critiques de ce type, et qui les fait passer rapidement, sans jamais approfondir, sur des dizaines de filmographies qu’ils parcourent de façon fatalement approximative. Ici, chaque cinéaste est présenté à travers le commentaire de trois films parmi ses plus remarquables, de manière à expliquer au lecteur l’apport stylistique et thématique de ces œuvres dans le contexte de la période étudiée, mais aussi dans celui de l’histoire du cinéma.
Pour cet Âge d’or, les Éditions du Revif se sont écartées de leur sobriété habituelle en nous offrant un grand format abondamment illustré et qui contient un cahier photo en couleurs. Certaines images sont emblématiques des films évoqués, d’autres sont rares, voire inédites. Tout en produisant l’impression d’un ouvrage de luxe, le livre reste relativement léger et facile à manier, qualité appréciable pour les lecteurs qui ne tiendraient pas à le laisser posé sur une table. C’est donc là une lecture hautement recommandable aux cinéphiles férus du grand cinéma européen, mais également à ceux qui voudraient enrichir leurs connaissances.
agathe de lastyns
Denitza Bantcheva (sous la direction de), L’Âge d’or du cinéma européen, Éditions du Revif, décembre 2011, 251p. — 25,00 € |
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