On le sait, la place de cadet n’est pas, dans les familles royales, la plus confortable. Combien de princes, nés après leur aîné, se sont-ils épuisés à chercher une place, voire une raison d’être ? Que dire alors d’une branche particulière, celle des bâtards royaux ? Nés de sang royal mais illégitimes aux yeux de l’Eglise et des lois du royaume, ils ne peuvent prétendre à rien. Sauf que la réalité est souvent plus compliquée. C’est ce que montre le volumineux ouvrage de Jean-Paul Desprat consacré à la branche dite des Vendômes, enfants nés des amours d’Henri IV avec Gabrielle d’Estrées. Le Vert galant a ainsi éprouvé une grande passion pour cette femme et surtout pour les trois enfants qu’elle lui a donnés. Dès l’origine, le destin frôle cette famille illégitime puisque Gabrielle faillit être reine et que le roi accorda à ses bâtards le rang dit intermédiaire, entre les enfants royaux et les autres princes du sang. La naissance du dauphin Louis et la mort du Béarnais les écartèrent du trône autour duquel ils ne se cesseront pourtantde graviter .
L’histoire des Vendômes permet au lecteur de les suivre à travers une période longue, celle qui part de la fin des guerres de religion et s’achève au crépuscule de la régence de Philippe d’Orléans. Ces princes ont épousé les passions de leur époque. Ainsi ont-ils subi les foudres de l’implacable Richelieu acharné à détruire toute forme de concurrence princière, comme il le fit avec la maison de Montmorency (Michel Dessert, Les Montmorency. Mille ans au service des Rois de France). César avec son frère connut donc de près le donjon de Vincennes. Puis ce fut au tour de son fils de s’engager dans cette incroyable aventure de la Fronde dont Mazarin sortit finalement vainqueur.
Malgré cela, bien des membres de cette dynastie reçurent des honneurs et des charges prestigieuses, livrèrent bataille au service de la monarchie de Louis XIV et mêlèrent leur sang à celui des grandes familles princières de France et d’ailleurs (notamment des Savoie sous influence française à cette époque).
En fin de compte, les Vendômes ne purent jamais s’extraire de cette condition de « satellite » des Lys à laquelle leur origine les condamnait sans que cela ne leur imposât, loin de là, une relégation. Ils ont été des acteurs de l’histoire et méritaient donc une étude complète et dense.
frederic le moal
Jean-Paul Desprat, Les bâtards d’Henri IV. L’épopée des Vendômes, Tallandier, octobre 2015, 716 p. — 26,50 €.
Bonjour
Mr Desprat, nous aurions grand plaisir à vous recevoir au 3ème salon du livre de Figeac qui à lieu le 10 Avril 2016 salle François Mitterrand. Vous pourriez y présenter vos ouvrages.
Pour nous contacter vous pouvez nous joindre au tel : 05 65 34 11 80 ou par Mail cité ci-dessus.
Très cordialement