Les dieux ne sont plus ce qu’ils étaient…
Après Réunion de famille, ce second volet, sur les quatre que doit comporter la série, s’articule essentiellement autour de deux enquêtes policières sur des faits étranges : l’ADN inconnu de Poséïdon et les propos délirants d’un mutilé. Après un premier tome qui a permis de faire connaissance avec les dieux et les héros survivants de l’Olympe, de mesurer leurs dissensions et d’appréhender leurs motivations, les scénaristes introduisent des humains dans leur saga. Ces nouveaux venus dans l’intrigue sont à l’image des dieux, aussi dynamiques, mais aussi mal embouchés, ce qui donne des dialogues vifs et savoureux.
Thymos, le pire ennemi des dieux de l’Olympe, les contraints à abandonner leur citadelle, à se réfugier et à se cacher parmi les hommes. Au fil des siècles, il les poursuit de sa vindicte. Les dieux, pour le détruire, ont donné l’atome aux humains. Mais il a survécu à l’explosion de la bombe d’Hiroshima et reprend du service en décapitant Poséïdon. Toutefois, ce meurtre ne suffit pas à ressouder la grande famille divine qui continue à se déchirer. Maintenant, Thymos s’intéresse à Apollon.
Dans la banlieue d’Athènes, une jeune baigneuse découvre deux cadavres. L’un est décapité, l’autre est vite identifié par les enquêteurs menés par la volcanique Elora Petrakos. Il s’agit d’un militant notoirement connu d’Aube Dorée, le parti extrémiste grec. Bousculé par l’intrépide policière, le responsable local du parti reconnaît que son collègue avait, ces derniers temps, des relations plus que douteuses (sic ). À Nemark, dans le New Jersey, un homme hospitalisé après s’être passé la bras gauche dans une broyeuse, a tracé des signes sanglants sur le mur de sa chambre avec son moignon. Il tient des propos qui semblent incohérents aux policiers qui accompagnent le lieutenant Frank Dito. Chaz Vendell, un des meilleurs hackers, est sans scrupules. Ces trois personnages vont croiser la route des dieux pour le meilleur, mais surtout pour le pire…
L’action est menée à un rythme trépidant avec moult meurtres, combats, attaques et avec les Moires qui tissent les fils des existences, des événements. Un suspense renforcé par l’efficacité de la mise en scène, soutenu par les images dynamiques de Rafa Sandoval et de son équipe, des habitués du rythme des comics, travaillant régulièrement pour Marvel et DC Comics. L’équipe de dessinateurs et de coloristes réussit à faire une belle synthèse entre la BD franco-belge et le graphisme dédié aux superhéros.
Ce deuxoème tome, à la lecture très attrayante, laisse augurer une suite riche en développements et rebondissements.
serge perraud
Henscher et Emmanuel Herzet (scénario), Rafa Sandoval (dessin), Jordi Tarragona Garcia (encrage), David Garcia Cruz (couleurs), Les Prométhéens t.2 : “Les Enfants terribles”, Le Lombard, octobre 2015, 48 p. – 13,99 €.