Entretien avec l’auteur de En grand :
Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
l’envie de pisser.
Que sont devenus vos rêves d’enfant ?
j’ai jamais été enfant, j’ai toujours tout pris trop au sérieux.
A quoi avez-vous renoncé ? à m’accepter. physiquement.
D’où venez-vous ?
d’un bled paumé qui n’a rien d’exotique.
Qu’avez-vous reçu en dot ?
je ne suis pas mariée
Un petit plaisir — quotidien ou non ?
la cigarette
Qu’est-ce qui vous distingue des autres écrivains ?
je ne suis pas écrivain.
Et votre première lecture ?
des classiques.
Pourquoi votre attirances vers “l’infra-sens” ?
parce qu’il ne reste que ça. parce que sans ça, tout est lissé à zéro. et que certains jours, j’essaie d’espérer qu’il y a quelque chose derrière toute cette merde.
Quelles musiques écoutez-vous ?
je suis sourde mais je perçois les infra basses, en ce moment de Mansfield TYA, Songs Ohia, des Fugazi, et Chokebore.
Quel est le livre que vous aimez relire ?
la liste des ingrédients sur les emballages ou la Bible.
Quel film vous fait pleurer ?
“fast and furious”
Quand vous vous regardez dans un miroir qui voyez-vous ?
j’évite, le plus souvent, tout contact avec ce genre d’objet.
A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
j’ose le faire mais ça reste, souvent, sans réponse.
Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
avant, la ville d’où il venait.
Quels sont les artistes, musiciens et écrivains dont vous vous sentez le plus proche ?
je m’en sens rarement proche.
Qu’aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?
un ampli basse
Que défendez-vous ?
pas grand chose. ou alors l’intérêt que le vide peut avoir. nous sommes juste tous terrifié par l’ennui, le manque. je défends le fait qu’il faille se détacher de notre paraître, de notre réputation, du fait d’être aimé, de notre performance, de notre rentabilité.
je défends le fait que nous devons accepté d’être des enfants non désirés, des êtres remplaçables et que tout ça, ce n’est pas très grave.
Que vous inspire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est donner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
les phrases avec trop de négation sont toujours complexes.
Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la question ?“
que j’ai du mal avec son humour
Quelle question ai-je oublié de vous poser ?
plein j’imagine.
Présentation et entretien réalisés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 19 septembre 2015
De l’auteure : En grand, Lorem-Ipsum n°85. A lire sur le site.
Claire n’est pas limpide et c’est pour ça qu’on l’aime !
VonCorda rules !