Djian, Legrand & Etien, Les Quatre de Baker Street — t. 6 : “L’Homme du Yard”

Les francs-tireurs en grand danger !

Le Dr John Wat­son enterre Mary, son épouse. Les francs-tireurs de Baker Street, ces gamins des rues que Sher­lock Holmes employait à l’occasion, viennent lui pré­sen­ter leurs condo­léances et celles de… qui vous savez. Ce der­nier, que le monde entier croit mort, tisse depuis un an sa toile contre les héri­tiers de Moriarty, le colo­nel Moran et le super­in­ten­dant Blacks­tone de Scot­land Yard. Celui-ci s’est fait muter à la Spe­cial Branch où il a accès à de nom­breux dos­siers. Pour atteindre Holmes, il décide de s’en prendre aux francs-tireurs. L’inspecteur Les­trade ayant dû don­ner un signa­le­ment pré­cis à Blacks­tone, l’homme du Yard les fait tra­quer par la police lon­do­nienne. Pour les quatre com­pa­gnons, la situa­tion devient cri­tique. Il leur faut se réfu­gier dans une zone dan­ge­reuse où va se jouer un ter­rible drame…

Ces francs-tireurs, des gamins des rues, forment un qua­tuor com­posé de Billy l’intello, de Black Tom l’Irlandais, de Char­lie, de son vrai pré­nom Char­lotte, et de Wat­son, un chat de gout­tière. Leurs his­toires se rat­tachent à la mytho­lo­gie hol­mé­sienne, les scé­na­ristes ayant à cœur de res­pec­ter le “Canon” et de pré­sen­ter les per­son­nages comme John Wat­son, Les­trade ou Mme Hud­son en res­tant fidèle à la vision de Conan Doyle. Depuis le tome 5, Holmes, qui n’était qu’un per­son­nage secon­daire, prend de plus en plus d’importance dans l’intrigue. Celle-ci se déroule après le Grand Hia­tus, cette période char­nière dans la vie du détec­tive après la lutte mor­telle, en Suisse, avec son pire ennemi. Mais si ce der­nier est bien mort, il a laissé des héri­tiers qui font fruc­ti­fier son empire du crime. C’est ceux-ci qu’Holmes veut atteindre et confondre.

Les pre­miers albums de la série pro­po­saient une his­toire com­plète. Depuis le tome 5, les scé­na­ristes embarquent leurs lec­teurs dans une tri­lo­gie afin de satis­faire aux besoins et à l’évolution de l’histoire. Ces enfants, consi­dé­rés comme des enquê­teurs auxi­liaires, des inté­ri­maires, deviennent des acteurs pri­vi­lé­giés vivant le retour sur la scène du crime du Grand Détec­tive. Ils vivent alors des moments ter­ribles jus­ti­fiant l’esprit de la série donné par les auteurs : “Des his­toires d’enfants dans un monde d’adultes.“
Le gra­phisme, des­sin et cou­leurs, est assuré par David Etien. Celui-ci offre, depuis le début de la série, un des­sin réa­liste d’une grande effi­ca­cité, rehaussé par une mise en cou­leurs, très proche du pas­tel, du meilleur effet. Celle-ci rap­pelle cette atmo­sphère par­ti­cu­lière que don­nait la colo­ri­sa­tion sépia, illus­trant d’anciens récits. Cela s’accorde par­fai­te­ment avec le sujet de la série.

Les Quatre de Baker Street est une série qui mérite le détour. Les Hol­mé­siens retrou­ve­ront l’imagination du “Canon”. Les autres décou­vri­ront avec bon­heur une his­toire pas­sion­nante, une intrigue bien fice­lée très joli­ment illustrée.

Voir le mini –site dédié à la série : http://www.ventsdouest.com/actu/les-quatre-de-baker-street.php

serge per­raud

Jean-Blaise Djian (scé­na­rio), Oli­vier Legrand (scé­na­rio), David Etien (des­sin et cou­leur), Les Quatre de Baker Street, t : 6 “L’Homme du Yard”, Vents d’Ouest, mai 2015, 56 p. – 14,50 €.

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