Fabrice Colin, Vengeance

Vues : 0

A force d’en faire trop, F. Colin perd le lecteur

Ne lisez pas le quatrième de couverture ! De toute façon, ne pas lire le quatrième de couverture devrait être érigé en règle pour tous les romans. Dans le cas présent, c’est plus de la moitié du livre qui est résumé en l’espace d’un unique paragraphe ! Certes, l’exercice est périlleux et moi-même je dois m’y prêter sous peu… Bref, si les promoteurs du livre se sentent obligé de dévoiler la moitié de l’intrigue, nous, de notre coté, on sera bien capable de soupçonner quelques faiblesses à ce niveau.

 Tirius Barkhan s’est laissé accuser à la place de son maître, le frère de l’imperator des Asenah. Trahis sans le savoir par ce dernier, il parvient néanmoins à s’échapper. Après quelques mésaventures, notre héros, un peu naïf, va subir, pour le moins, de cruelles déconvenues. De leur coté, les Senthaï, créatures démoniaques et sanguinaires, envahissent peu à peu le territoire des Asenah. En résumé, de l’intrigue de château sous menace d’invasion… On a déjà vu ça.

Le livre se rapproche de la dark-fantasy. Ainsi, l’envahisseur Senthaï est très méchant. Du genre à violer la femme sous les yeux du mari et à manger les petits enfants. Mais les monstres ne sont pas toujours ceux qu’on croit et Turkiam, le jeune Iswen, finira par s’en rendre compte dans la douleur et le désespoir.
Fabrice Colin nous fait partager les affres de son personnage principal, ne nous épargnant aucune de ses avanies. Mais à force de trop en faire, plutôt que de nous émouvoir, il finit par nous perdre. Enfin, tel fut mon cas. De l’empathie, je passai bientôt à l’apathie.

Dès les trois premières pages, on pouvait voir le héros se lever contre la tyrannie mais il faut attendre encore les trois quarts de l’ouvrage pour que ses yeux se dessillent. Même si la fin est originale, on ne peut s’empêcher d’être déçu par cette vengeance. Malgré le titre du livre, ne vous attendez pas à un nouveau Monte-Cristo. Personnellement, j’ai eu du mal à digérer l’éternelle naïveté du héros. Alors peut-être suis-je simplement déçu parce que je m’attendais à une histoire de vendetta pleine de bruits et de fureur, plutôt que de peurs et d’horreurs ?

Qu’importe, le livre est bien rythmé, il plaira s’en doute aux amateurs de dark-fantasy et la fin est bien pensée. Mais l’intrigue est des plus classique et son développement en rebutera plus d’un, à commencer par moi. 

nicolas klemberg

   
 

Fabrice Colin, Vengeance, Bragelonne, septembre 2001, 304 p. – 17,00 €.

Edition de poche : Le Livre de Poche, octobtre 2003, 312 p. – 6,50 €.

 
     

Leave a Comment

Filed under Poches, Science-fiction/ Fantastique etc.

Laisser un commentaire