Etienne Guéreau, Le Clan suspendu ( sélection Prix du livre Fondation Prince Pierre)

Sélec­tion Prix du livre Fon­da­tion Prince Pierre

Les défis du vivre-ensemble entre véri­tés et mensonges

Etienne Gué­reau est née en 1977 et à gran­dit à Paris. Poly­va­lent, il suit des études de phi­lo­so­phie, découvre le réper­toire clas­sique et le jazz au conser­va­toire tout en com­po­sant, et rédige des articles pour dif­fé­rents maga­zines. Dès les années 90, il se pas­sionne plus par­ti­cu­liè­re­ment pour l’écriture de nou­velles, d’articles ou de chan­sons, mais il ne nous livre son pre­mier roman qu’en 2014.

L’his­toire raconte la vie d’un clan dirigé par Romuald avec des cabanes sus­pen­dues dans les arbres depuis de nom­breuses années, et dont les habi­tants se nour­rissent de chasse et de cueillette. Cette tren­taine d’individus de tous âges portent tous des noms héri­tés des tra­gé­dies grecques, et les réfé­rences à la mytho­lo­gie de l’Antiquité sont nom­breuses. Des­cendre leur est inter­dit, car en bas une ogresse appe­lée Anne sème la ter­reur en tuant ceux qu’elle attrape. On suit par­ti­cu­liè­re­ment la vie de l’héroïne pré­nom­mée Ismène qui cir­cule entre l’école, la cui­sine, les pre­miers émois amou­reux, les risques pris par les chas­seurs qui s’aventurent sur la terre ferme et les rites spé­ci­fiques et étranges du matin et du soir cen­sés assu­rés la cohé­sion du clan.
Mais cette vie spar­tiate et rudi­men­taire n’est pas si idyl­lique qu’il y paraît. Que se passerait-il si un habi­tant du clan reven­di­quait le pou­voir par la force ? Si cette union d’un petit peuple fra­gile volait en éclat ? Et puis sur­tout, que font-ils tous ici et que peut bien révé­ler le ter­rible monde d’en bas ? »

Ce roman, que nous avons sélec­tionné en pre­mier dans notre liste,  nous a séduits pour trois rai­sons prin­ci­pa­le­ment. Tout d’abord, mal­gré sa taille, ce roman se lit faci­le­ment car le style de l’auteur est fluide, simple, le voca­bu­laire très acces­sible et l’intrigue bien fice­lée. Seuls les noms de tous les per­son­nages sont un peu com­pli­qués à rete­nir dans les pre­mières pages. Ensuite, le cadre spatio-temporel de l’histoire sus­cite de nom­breuses inter­ro­ga­tions dès le début du roman, car on ne sait pas à quelle époque ni dans quel lieu pré­cis se déroule la vie de ce clan. Ce mys­tère ne fait qu’alimenter le sus­pense qui va cres­cendo jusqu’à la sur­prise de la révé­la­tion finale. Enfin, oscil­lant entre uni­vers fan­tas­tique et réa­liste, cette his­toire est éga­le­ment l’occasion de réflé­chir à la vie en société avec ses règles, aux liens qui unissent des indi­vi­dus qui doivent faire face au quo­ti­dien et à l’adversité, et aux défis du vivre-ensemble entre véri­tés et men­songes.
Pour toutes ces rai­sons, nous vous conseillons de lire Le Clan sus­pendu d’Etienne Gué­reau en espé­rant que vous y pren­drez autant de plai­sir que nous.

Lire une autre cri­tique de ce roman, par serge per­raud, ici

anthony baillet  et la classe de 1ère BTN (n. ste­fa­nelli, b. borges, q. grillet, l. pacou) du LTHM 

Etienne Gué­reau, Le Clan sus­pendu, Denoël, août 2014, 480 p. – 20,00 €.

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