Lorsque le public entre dans la salle, les acteurs sont déjà sur scène, installés dans leur vie d’apparence modeste, studieuse, propre. Dès le début du dialogue, l’amour se montre dans sa cruauté, son extrême virulence : une demande qui ne trouve pas sa réponse. Le propos est riche de violences, de tendresses, d’humour aussi. Les comédiens surjouent de façon très heureuse, mimant efficacement l’authenticité fragile de l’intimité. Ils nous donnent à voir ce que nous avons tous peu ou prou, moins ou plus, vécu. Les personnages, lorsqu’ils monologuent, s’adressent directement au public comme à un confident ; les répliques les plus attendues font mouche, l’ensemble paraît procéder d’une spontanéité fort raisonnée. La vie des ”soi” : ses aléas, son acide crudité.
La représentation est variée, elle associe bien musique, parties filmées, parties jouées. La vidéo est utilisée à bon escient ; elle impose des changements d’atmosphère en même temps qu’elle assure une continuité narrative. Les êtres apparaissent par la grandeur de leurs failles dans leur savoureuse dérision. Le texte est bien écrit, il sait utiliser les mots justes, incisifs, pour présenter une dissection du sentiment amoureux au prisme de la rupture. Une histoire simple, tellement évidente, pathétique et commune.
Le spectacle s’achève naturellement sur une longue séquence qui rend compte du devenir de l’histoire. Procédant d’une démarche sobre, vive, bien servie par une écriture efficace et des acteurs subtils, le spectacle est une perfection en son genre.
christophe giolito
par la compagnie L’In-quarto
mise en scène Julie Duclos
textes Guy-Patrick Sainderichin et Julie Duclos
avec Maëlia Gentil, David Houri, Yohan Lopez, Magdalena Malina, Alix Riemer
Photo © Elisabeth Carecchio ; Calypso Baquey
Assistanat à la mise en scène Calypso Baquey ; scénographie Paquita Milville ; lumières Jérémie Papin ; vidéo Émilie Noblet ; son Pascal Ribier ; costumes Lucie Ben bâta et Marie-Cécile Viault ; construction mobilier en collaboration avec Patrick Poyard ; régie générale Mathilde Chamoux ; production Laure Duqué ; la chanson « Le rêveur » est écrite et interprétée par Tom Harari.
Equipe de tournage : chef opératrice Émilie Noblet ; assistant caméra Manuel Bolanos ; ingénieur du son Pascal Ribier ; assistant son Cédric Berger ; monteuse Clémence Carré ; assistant monteur Pierre Benesteau ; dans le rôle de la journaliste Vanessa Larré.
A La Colline – Théâtre National – Petit Théâtre
http://www.colline.fr/fr/spectacle/nos-serments
du 15 janvier 2015 au 14 février 2015
durée 2h40 environ (estimation)
du mercredi au samedi à 20h30, le mardi à 19h et le dimanche à 15h30
Production déléguée CDN Besançon Franche-Comté ;coproduction La Colline –théâtre national, CDN Orléans/Loiret/Centre, Le Mail – Scène culturelle de Soissons,MA scène nationale — Pays de Montbéliard, Célestins– théâtre de Lyon, Théâtre Le Poche – Genève, Compagnie L’In-quarto avec l’aide à la production de la DRAC Île-de-France ; avec la participation artistique du Jeune Théâtre National ; Le décor a été réalisé par les ateliers du CDN de Besançon.
Tournée :CDN de Besançon du 14 au 16 octobre 2014 ; Scène nationale de Montbéliardle 6 novembre 2014 ; Le mail– scène culturelle de Soissons le 18 février 2015 ; Le théâtre de poche Genève du 25 février au 1er mars 2015 ; Scène nationale de Bonlieu les 12 et 13 mars 2015 ; Les célestins, Lyon du 31 mars au 10 avril 2015.