Quand les maîtres du thriller se donnent rendez-vous pour vous faire passer des nuits blanches !
Il y a des fièvres qui prennent possession de votre corps, quelle que soit la saison, et qui vous font frissonner jusqu’au bout de la nuit. Des fièvres qui vous brûlent l’esprit autant que le corps, et qui vous obligent à rester blottis sous la couverture, derrière les volets clos de votre maison. Des fièvres délicieuses qui vous sont procurées par des grands noms de la littérature policière, ou plutôt par les maîtres d’un genre, le thriller, mot qui vient justement de l’anglais “thrill”, qui signifie, frisson, excitation.
Pour toutes les nuits blanches qu’ils nous font passer, j’avais envie de porter le nom de quelques-uns(-es) au grand jour.. bien sûr, j’en oublierai certains-es, mais ce choix reste personnel. Mes frissons seront-ils contagieux ?
Bien sûr, les Anglo-Saxons maîtrisent le genre depuis des années, et ont tendance à être mis en avant par les libraires et la presse. Harlan Coben est de ces Américains qui réussissent à nous livrer à chaque roman des familles tourmentées par leur passé, avec des disparitions , des revirements de situation qui nous montrent une Amérique où il semble toujours possible de recommencer sa vie, quel que soit son passé (même criminel !). Lecteur de ses œuvres depuis la première heure, j’attends à chaque nouveau roman qu’il me surprenne. Linwood Barclay, d’origine canadienne, fait lui aussi basculer le quotidien de paisibles citoyens, et de leurs familles dans des quêtes de la vérité qui remet à chaque fois leur vie en cause. Emergent à leurs côtés de nouveaux noms comme Sarah Lotz, Tom Rob Smith, Gillyan Flynn, qui font dans le suspense psychologique. Ils côtoient des grands comme Nicci French, Ruth Rendell.
Beaucoup d’auteurs nous viennent aussi du Nord de l’Europe, et cherchent à faire fondre la glace qui les entoure par des ressorts machiavéliques ; on se rappelle tous de la série Millenium de Stieg Larsson. Des noms comme Lars Kepler, Camille Läckberg peuvent combler les amateurs de polars plus noirs. Et du côté français ou francophone, nous n’avons rien à envier aux maîtres internationaux du genre. Franck Thilliez s’est imposé depuis plusieurs années en tête de liste, en créant des personnages attachants au service d’intrigues jouant avec la psychologie, la science. Ses romans ne quittent pas notre table de nuit, celle du salon, ou de la cuisine, et on progresse au fil des pages dans l’horreur avec une délectation qui nous fait douter de notre santé (mentale cette fois !), et on en redemande.
Maxime Chattam explore lui aussi les recoins les plus sombres de l’âme humaine, et nous présente les pires tueurs en série, de ceux que le destin ne doit surtout pas nous amener à croiser. Certaines femmes tirent aussi leur épingle du jeu dans cette course aux frissons, comme Karine Giébel qui nous met en garde contre le fait de faire monter n’importe qui en voiture à nos côtés ou Brigitte Aubert qui malheureusement se fait plus rare depuis quelques années, ; et pourtant elle maîtrise toutes les ficelles du genre et personne ne peut oublier ses 4 fils du docteur March. On peut citer aussi une frontalière belge, c, qui avec Derrière la haine vous fera abandonner toutes vos certitudes sur votre voisinage et vos soi-disants amis..
Tant de noms en tête, et si peu de lignes pour leur rendre hommage, et cette fièvre qui me reprend, et qu’aucun médicament ne peut calmer. Et surtout aucune envie de voir un médecin, car ces frissons qui parcourent mon échine me rappellent à quel point la vie coule en moi. Merci à Vous, maîtres du Thriller, auxquels aucune porte ne résiste, et à très vite !
franck boussard