Quand deux mondes se rencontrent grâce à l’amour d’une maman !
Un jeune garçon repose sur un lit d’hôpital, et seule la présence à ses côtés de sa mère Lou pourrait lui apporter réconfort, s’ il n’avait pas sombré dans le coma. Lou maintient cependant le contact avec son fils, qu’elle veut penser endormi, en lui lisant sa bande dessinée préférée.
Elle lui narre les aventures d’Arkaïs, chevalier dragon végétarien et Sombrelune, un elfe noir, qui partent à la recherche d’un paladin disparu. Commence alors une quête millénaire, celle des Torches d’Arkylon. Les trois aventuriers se retrouvent prisonniers à Mechaab, gigantesque cité aéroportuaire. Les pouvoirs d’Arkaïs, combinés à ceux de Sombrelune, vont très vite leur permettre de s’évader, et ainsi en apprendre un peu plus sur la mission du paladin Alcuriel. Ce dernier est en possession d’un mystérieux artefact qui est l’objet de toutes les convoitises, en particulier celle de la perfide sorcière elfe Hecate et de son allié Craven, un métamorphe très puissant. Mais qui se cache derrière ce qui pourrait très vite se révéler un complot pouvant remettre en cause la paix qui règne en Arkylon ?
Dans le monde très saturé et parfois trop stéréotypé des mangas, émergent depuis quelques temps de jeunes artistes français, dont le talent n’a rien à envier aux mangakas japonais ou coréens. Michaël Almodovar fait partie de cette nouvelle génération de dessinateurs qui crénte leur propre univers en respectant également les codes graphiques du manga et de l’heroïc-fantasy. L’originalité de sa première réalisation, éditée par Ataka, réside dans le fait qu’il bascule de notre monde quotidien, celui de l’hôpital où Lou est au chevet de son fils, à celui d’un monde imaginaire, Arkylon, où humains, elfes, Kobolds, Mymidons et autres créatures se côtoient dans une paix toute relative.
D’où deux graphismes très différents, l’un assez réaliste, et l’autre plein de fantaisie, dressé avec un trait vif et dynamique. Patrick Sobral, auteur de la bande dessinée Les légendaires, ne s’y est pas trompé et encense également les talents de Michaël en lui consacrant la préface de ce premier tome. L’histoire dans l’histoire rend ce récit des plus intéressants, l’humour y est également présent, et l’on sent au fil des pages l’amour que notre jeune auteur peut également porter au cinéma.
La première édition est enrichie d’un mini poster, de pages d’introduction en couleurs, et d’une postface présentant l’univers d’Arkylon, ses personnages et les sources d’inspiration de Michaël. Un 1er tome d’un cycle court de quatre tomes (là aussi un bon point !!) qui s’avère réussi et qui nous fait attendre avec impatience la suite qui devrait sortir pour le prochain festival d’Angoulême. Que Les torches d’Arkylon éclairent longtemps notre chemin d’humains égarés ! Et parole d’Arkaïs : “ca va camphrer !!!”.
franck boussard
Michaël Almodovar, Les torches d’Arkylon, tome 1, Editions Ataka, 2014, 182 p. — 7,15 €.