Le livre débute avec deux chapitres qui racontent la fuite d’une galère romaine, en 327 avant J.-C., devant des pirates et, en 1916, comment un pasteur n’hésite pas à détruire un navire de guerre britannique pour garder le secret sur un document.
De nos jours, Pitt Dirk, à la demande du gouvernement d’Ankara, explore une zone entre l’île de Chios et la côte turque pour étudier l’impact de la prolifération des algues. Il remarque un pêcheur qui doit couper son filet pour le libérer. Intrigué, Pitt plonge, avec Al Giordino, et trouve une épave. Ils remontent deux coffrets, l’un contient une couronne, l’autre des pièces de monnaie. Pour expertiser ses trouvailles, il contacte un chercheur, de ses connaissances, attaché au musée d’archéologie d’Istanbul.
Sur place, il est rejoint par Loren, son épouse qui se trouvait, en tant que sénatrice, en voyage d’études, tout près de la Turquie. Alors qu’ils sortent du bureau de Rey Ruppé, des explosions et des bruits d’armes automatiques retentissent. Un gardien, en courant, les informe qu’un groupe a donné l’assaut à la Chambre des Saintes Reliques. Dirk surprend le chauffeur d’une camionnette qui vient de tuer le gardien. Une femme prend alors Loren en otage avant de partir et Pitt se lance à sa poursuite. Il réussit à libérer son épouse dans des conditions acrobatiques et emporte un sac. Pris en chasse à leur tour, ils se réfugient dans une ancienne citerne sous la ville et échappent à leurs poursuivants. Dans le sac, ils trouvent des reliques sacrées.
Pendant ce temps, à Césarée, en Israël, Dirk Junior assiste, en tant que plongeur, une équipe d’archéologie. Il trouve, dans une excavation, toute une série de rouleaux de papyrus écrits en copte…
Avec cette série où le père et le fils sont associés comme auteurs, on retrouve Dirk Pitt, le personnage fétiche avec lequel Clive Cussler a construit son œuvre littéraire. Cependant, l’auteur a su faire évoluer son héros, ne le confinant pas à l’aventurier éternellement jeune. Il l’a fait vieillir, se retrouver père d’un couple de jumeaux… déjà élevés. Il le marie tardivement, avec un amour de jeunesse, et en fait le directeur de la NUMA. Mais le romancier lui offre les moyens d’échapper à ses responsabilités pour aller sur le terrain. Enfin, en matière de terrain, il faut plutôt parler d’élément liquide. En effet, les romanciers explorent, avec leurs personnages, l’univers maritime sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions.
Dans le présent roman, les auteurs appuient leur intrigue sur la montée d’un islamisme radical en Turquie et la volonté de religieux de prendre le pouvoir. Ils imaginent, pour ce faire, l’emploi de méthodes mafieuses pour faire basculer l’opinion publique musulmane en commettant des actes sacrilèges contre les symboles de la religion. Ils évoquent des faits de société et les conséquences de certaines situations sur l’évolution des idées.
À partir d’une situation politique avérée, le livre a été publié en 2010 aux USA, ils élaborent une intrigue qui fait la part belle à l’Aventure avec un grand A. Dans ce domaine l’un des rédacteurs a du métier et maîtrise un savoir-faire capable de satisfaire l’amateur le plus exigeant. Mettant en scène toutes les techniques et technologies marines, choisissant des décors qui se prêtent à merveille comme cadre d’aventures, ils tirent le meilleur parti de tous les éléments de leur intrigue. Certes, il faut en accepter les règles et les codes, mais, dans le genre, Le complot du croissant est un excellent roman. Cela dit, il est enrichi par nombre d’informations sur les pays où se déroule l’action, en l’occurrence la Turquie, Istanbul, et Israël avec la police chargée de la répression des pilleurs de sites archéologiques.
Le complot du croissant se veut d’abord un roman d’aventures très riche en actions, passionnant par les différents apports tant techniques que politiques ou sociétaux, et étayé sur des situations en vigueur au seuil de la seconde décennie du XXIe siècle.
serge perraud
Clive et Dirk Cussler, Le complot du croissant, traduit de l’anglais (États-Unis) par François Vidonne, Grasset, collection « grand format », février 2014, 506 p. – 21,50 €.