Hervé Jubert, M.O.N.S.T.R.E — t.1 & 2 : “Cœur de harpie” & “Larme de sirène”

Concou­rir à la sur­vie d’espèces peu communes !

Le fan­tas­tique contem­po­rain recèle encore de belles sur­prises, sur­tout sous la plume d’Hervé Jubert, un maître en la matière.

Milo Tin­delli, un ado­les­cent, hérite de la sep­tième for­tune mon­diale après le décès de Darius, son père dis­paru en mer. Il vit à Oxford entouré de Dickens, un vieil homme plein d’humour, qui l’accompagne depuis sa nais­sance et de Mme West la gou­ver­nante du manoir. Mais, il est aussi l’un des sept joueurs du groupe M.O.N.S.T.R.E, un com­mando de pro­tec­teurs de chi­mères sur le jeu en ligne Chimeria.

Conrad Gess­ner, le pré­sident du direc­toire de l’empire de com­mu­ni­ca­tion Tin­delli, le presse de prendre son ave­nir en main et de choi­sir la bonne filière de for­ma­tion. Il l’informe que, désor­mais, sa sécu­rité est ren­for­cée. Cepen­dant, une belle sur­prise attend Milo au cyber­café où il va jouer chaque jeudi. Tous les membres du groupe ont été réunis par son ava­tar. Venant du monde entier, ils ont reçu, de sa part, billet et argent pour être au rendez-vous, un rendez-vous motivé par une grande menace. Ils ont aussi reçu un télé­phone por­table rudi­men­taire. Action­nés par Milo, ceux-ci révèlent une série de sept chiffres qui forme la com­bi­nai­son du coffre encore inviolé de Darius.
Qui mani­pule ainsi les ado­les­cents, et pour­quoi ? Bien sûr, tous pensent que le père de Milo a pro­grammé ces séquences par anti­ci­pa­tion. N’a-t-il pas fait réa­li­ser le jeu pour son fils, quand celui-ci était gra­ve­ment malade ? Mais des indices excluent cette hypo­thèse. Il faut alors par­tir à la chasse aux infor­ma­tions sur la base du contenu du coffre et décou­vrir ce qui se cache der­rière ces manipulations.

Après Milo, acteur prin­ci­pal du pre­mier volet (Cœur de har­pie), l’auteur dévoile, dans Larmes de sirène, la per­son­na­lité d’Onde, la jeune fran­çaise, qui pour­suit ses études à Paris, alors que le reste du groupe réside à Oxford depuis main­te­nant six mois. Lors de leur pre­mière aven­ture, les membres du groupe ont com­pris que la fic­tion devient réa­lité et que des créa­tures mythiques passent dans l’univers réel. Ils doivent, comme dans le jeu, conti­nuer à les défendre. Une sirène est loca­li­sée dans un lac du Tchad. Elle est récu­pé­rée et ins­tal­lée dans la pis­cine sou­ter­raine du manoir. Elle souffre d’un mal que per­sonne ne connaît, mais la com­mu­ni­ca­tion avec une telle entité semble impos­sible. Seule Onde, grâce à ses capa­ci­tés émo­tion­nelles, paraît en mesure de la com­prendre. Les membres ont la sen­sa­tion d’être épiés, sur­veillés. Un malaise dif­fus s’installe…

Hervé Jubert signe des livres par­ti­cu­liè­re­ment attrac­tifs tant par le sujet que par le trai­te­ment qu’il en fait. Pour la pré­sente série, le roman­cier sou­haite racon­ter une his­toire de fan­tas­tique contem­po­rain et par­ler d’écologie, notam­ment de la lutte pour la sur­vie d’espèces mena­cées. Il part du prin­cipe que mal­gré toutes les connais­sances acquises par l’Homme sur la pla­nète Terre, il reste encore nombre de zones d’ombre. Pour­quoi ne pas ima­gi­ner que des chi­mères puissent vivre parmi l’humanité ? Pour­quoi, alors, ne pas les pro­té­ger comme on le fait pour d’autres espèces ?
Le cadre est planté. L’auteur consti­tue un groupe de sept héros d’horizons les plus divers. Ils vont vivre sept aven­tures racon­tées en sept tomes pour sau­ver sept créa­tures. M.O.N.S.T.R.E est le sigle créé avec les ini­tiales des héros, tous plus ou moins jeunes ado­les­cents : Milo l’Anglais, Onde la Fran­çaise, Nathan l’Éthiopien, Sam la Qué­bé­coise, Takiko la Japo­naise, Rolf né à Sara­jevo, et Émile le Haï­tien.
Cœur de har­pie est le tome intro­duc­tif de la série qui donne la vedette à Milo et plante le décor. Il reste cepen­dant beau­coup de mys­tères à décou­vrir et de ques­tions sans réponses. Mais Hervé Jubert ne se contente pas d’écrire des romans où l’action est très pré­sente et où il ne ménage pas sa peine pour bous­cu­ler ses héros. Il pro­pose, avec une large dose d’humour, une mul­ti­tude d’informations sur les sujets les plus divers et une étude psy­cho­lo­gique de bonne tenue sur l’adolescence. Ces récits sont ser­vis par une écri­ture fluide, un style direct, dyna­mique qui enchaîne rebon­dis­se­ments et péri­pé­ties. Les décors sont variés et au fil des pages, tout ou par­tie du groupe voyage dans de nom­breux pays exotiques.

Une série dont les pre­miers tomes sont addic­tifs. On a hâte de connaître la suite des aven­tures de ce groupe atta­chant, aux aven­tures contées avec verve. Le troi­sième volet, Rêve de hyène, est annoncé pour sep­tembre 2014.

serge per­raud

Hervé Jubert, M.O.N.S.T.R.E, tome 1 : “Cœur de har­pie”, tome 2 “Larme de sirène”, Rageot, mars 2014, 208 et 224 p. – 9,90 € le volume.

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