Rang versé

(Com­ment se placer ?)

Lhori­zon­ta­lité est une de nos qua­li­fi­ca­tions pre­mières voire essen­tielles. Et ce, pour de diverses rai­sons — concer­nant la vie, la mort, les objets, les pay­sages fami­liers ou non. Certes, les tableaux sont ins­tal­lés ver­ti­ca­le­ment. Mais il s’agit pour eux par­fois d’un mou­ve­ment, d’une ten­dance à quit­ter la ver­ti­ca­lité pour l’horizontalité.

Un mur lui-même peut y bas­cu­ler. Cela commence-t-il à deve­nir plus juste, plus adé­quat ? S’y inclut une autre épais­seur séman­tique hors de sa signi­fi­ca­tion cou­rante en leur ajoin­tant forces ou degrés. Un objet plus épais (comme un mot à l’identique) épuise ses accep­tions contex­tuelles en sa poly­sé­mie — quitte à dres­ser une table, se mettre à elle ou en ses matières.

L’hori­zon­ta­lité ini­tiale peut donc se dis­tan­cier de son ori­gine tabu­laire jusqu’à à écrire sur des parois et peindre sur un plan­cher. Mais c’est de la ten­sion entre ces deux dimen­sions que naît la troi­sième. Oblique à sa manière avec un empres­se­ment éro­tique, elle place en abîme ou ébauche des moments cri­tiques pour impri­mer un rythme loin ou plus proche des tables d’harmonie.

jean-paul gavard-perret

Photo : David Miège

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