Les Fausses Confidences (Marivaux / Alain Françon)

© Jean-Louis Fernandez 

Le carac­tère irré­pres­sible de l’affection amoureuse

C’est une mani­gance un peu invrai­sem­blable qui est expo­sée ini­tia­le­ment. Un domes­tique rede­vable à son ancien maître entend lui offrir l’amour de la femme riche qu’il aime secrè­te­ment. Tous les élé­ments de l’intrigue sont expli­ci­tés, si bien qu’on est conduit à voir les per­son­nages dans leur dupli­cité, avec leurs doutes et leurs inflexions, dans leur vul­né­ra­bi­lité. Le valet machia­vé­lique Dubois semble tirer tous les fils de l’action, qu’il laisse se déployer devant nos yeux.
Sans doute s’agit-il de mettre en évi­dence le carac­tère irré­pres­sible de l’affection amou­reuse, capable de triom­pher de toutes les oppo­si­tions, de toutes les bar­rières de classe. L’autorité nobi­liaire, incar­née par Madame Argante et par le Comte, finit par être mise en échec par la suc­ces­sion des impromp­tus, qui per­met aux sen­ti­ments et à l’honnêteté de s’imposer.

L’argu­ment est un peu gros­sier, aussi bien les rebon­dis­se­ments se manifestent-ils dans les sou­bre­sauts inat­ten­dus de l’engrenage. Dans ce jeu de pou­voir, les faits semblent inces­sam­ment échap­per à Dubois ; c’est ce qui anime le pro­pos.
La repré­sen­ta­tion, dans le cadre du décor rigide et de la trame atten­due, se révèle souple, tant les comé­diens maî­trisent leur par­ti­tion et sont bien diri­gés. Ainsi marquent-ils des poses au moments des déter­mi­na­tions les plus pathé­tiques, ce qui assure le dyna­misme et l’ironie de l’ensemble. Alain Fran­çon signe un spec­tacle simple, enjoué, effi­cace. Une réus­site, dans le registre de la légèreté.

chris­tophe giolito 

 

Les Fausses Confidences 

d e   M a r i v a u x  

Mise en scène Alain 

Avec Pierre-François Garel, Guillaume Lévêque, Gilles Pri­vat, Yas­mina Remil, Séra­phin Rous­seau, Alexandre Ruby, Geor­gia Scal­liet, Maxime Ter­lin, Domi­nique Valadié. 

Assis­tante à la mise en scène Marion Lévêque ; décor Jacques Gabel ; lumières Joël Hour­beigt, Tho­mas Mar­cha­lot, cos­tumes Pétro­nille Salomé ; musique Marie-Jeanne Séréro ; coif­fures maquillage Judith Scotto ; conseil cho­ré­gra­phique Caro­line Mar­cadé ; assis­tante cos­tumes Char­lotte Le Gal ; musi­ciens Flo­riane Bonanni, Renaud Guieu, Quen­tin Lupink.

Au théâtre Nanterre-Amandiers, 7 Ave­nue Pablo Picasso, 92000 Nan­terre, du 23 novembre — 21 décembre 2024, Du mer­credi au ven­dredi à 20h, le samedi à 18h, le dimanche à 15h, le mardi 17 décembre à 20h. Durée 1h45.

Régie géné­rale Joseph Rolan­dez ; régie lumière Tho­mas Mar­cha­lot ; régie son Régis Sagot, Quen­tin Picot ; régie habillage, coif­fure, maquillage Char­lotte Le Gal ; pro­duc­tion, admi­nis­tra­tion Anne Cot­ter­laz ; atta­chée de pro­duc­tion Anne-Lise Rous­tan ; atta­chée de presse Domi­nique Racle.

Pro­duc­tion Théâtre des nuages de neige

Cor­pro­duc­tion  Théâtre de Carouge, Les Céles­tins, Théâtre de Lyon, Théâtre Mon­tan­sier Ver­sailles. Avec le sou­tien du dis­po­si­tif d’insertion pro­fes­sion­nelle de l’ENSATT. Le Théâtre des nuages de neige est sou­tenu par la Direc­tion Géné­rale de la Créa­tion Artis­tique du minis­tère de la Culture.

Remer­cie­ments à l’Odéon Théâtre de l’Europe pour le prêt de matériel.

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