Mots tifs et muse hic

(Quand les mots s’envoient en l’air)

Si la cadence des mots et des sons nait avec les syl­labes, la pas­sion fait par­ler tous les organes dont le regard et la voix. Preuve que les vocables et la parole ont une ori­gine com­mune. L’harmonie concerne donc soit le rap­port entre deux sons dif­fé­rentes que l’on ne peut dis­tin­guer à l’oreille soit la com­pré­hen­sion de deux sens déchif­frables à l’aide d’un même mot.

Pas besoin d’en sor­tir. Il est tou­jours ques­tion d‘interprétation. Nous avan­çons par varia­tions, déve­lop­pe­ments, diver­si­fi­ca­tions. À nous de jubi­ler par leur géné­ro­sité. Verbe et voix pos­sèdent leur propre langue comme dans un trait sur le papier ou de cla­ve­cin — s’y d’ailleurs com­binent sa linéa­rité et ses har­mo­niques. Celles-ci demandent plus de pers­pi­ca­cité dans la poé­tique aussi défi­ni­tion­nelle que lyrique.

Mais c’est de l’épaisseur intrin­sèque du signe que naissent leurs ensembles et la richesse tabu­laire d’un texte qui, entre réson­nance et rai­son, devient l’énigme de sa signi­fi­ca­tion par sa forme et sa fabrique.

jean-paul gavard-perret

Photo : Syl­vie Aflalo-Haberberg

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