Le triumvirat de ce livre crie son exaspération face à un monde politique qui croupit dans une quasi disparition ou un effacement, même si les Républicains dis insoumis bêlent, chahutent, bêtifient.
Quant au roi jupitérien, il est (presque) mort et nu mais en même temps il savoure son rôle. Cependant, « Aux larmes Pytoyens le leurre est arrivé », s’écrie Rougier. Il n’est pas important avec de tels enragés de donner une intensité relative aux grandes eaux.
Pour Alexis Pelletier (ici ou à Gaza), Rougier et Delouze chez nous, l’outrecuidance et l’orgueil des potentats déraillent enfin : car la diagonale du trio des fous percute l’ordre temporel. Par cette entrée secrète des poèmes découpés, un corps défendant se part d’armures. Il faut dorénavant qu’elles scintillent face à l’obscur et le néant.
Preuve que de telles odes précisent à qui ou à quoi s’adresse cette poésie rare et multiple en ses injonctions et ses structures narratives et « évocatives ». S’y réinvente une forme pour que, dans l’oreille des sages, grondent enfin des orages.
jean-paul gavard-perret
Marc Delouze, Alexis Pelletier Mlash & Vincent Rougier , De guerres lasse, V éditions, coll. Ficelle et Plis urgents, novembre 2014, non paginé –13,00 €.