Andreani cherche quelque chose qui est au-delà du sens des mots. Celui-ci ne disparaît pas pour autant, dans la mesure où il apparaît de nouveau, en une autre direction peut-être ; mais elle est mélangée dans une nouvelle configuration, dans une composition qui contient beaucoup plus d’ingrédients et de caches. La trouille au ventre postérieur et muni à sa manière d’explications antérieures, le poète illustre sa révision des principes de manière pare-fumet et fumée pour mettre à nu non ce qui est mais ce qui adviendra.
Hormis soupe et brouet, Andreani sort des abîmes classiques en malmenant ce qui est de mise (femme presque comprise) là où le sens se tord – voire avec vieilles formules dont les reprises laissent de volontaires béances.
Se différenciant assez largement de tout un courant, Andreani décrète sa folie face à celle du monde. Il palabre sur ce qu’il lui plaît d’exercer en empruntant au monde quelques petites choses, sous leur forme verbale pour mieux habiter son laboratoire de création poétique et voir ce qui risque de se produire
jean-paul gavard-perret
Pierre Andreani ‚ Drames à venir, de Backland éditions, 2024, 84 p. — 17,00 €.