Alter native

(Qu’est-ce qu’un automne?)

Elle a, dit-on, les moi­neaux. Bref, elle est ronde comme la lune. Les gens pouffent de rire tant elle titube. Jadis funam­bule d’éjaculateurs pré-corses, elle ignore les amou­reux. Reste dans l’intérieur de son cer­veau des mots confus. Le passé l’a trom­pée, son pré­sent la tour­mente, le temps suit sa pente en heures exquises et alcoo­li­sées face ce qui l’enlisait et la brisait.

Désor­mais, les pla­tanes émon­dés, sciés et ara­sés jusqu’au moi­gnons deviennent les déser­teurs de sa ville. Les jar­di­niers muni­ci­paux réci­divent, ceux qui scal­paient les jeunes filles pour cause de col­la­bo­ra­tions. Les arbres ampu­tés font des bou­le­vards des ossuaires. Quant aux amou­reux qui l’indifférent en leurs bancs publiques, les pigeons viennent chier des­sus pour se ven­ger, comme elle,  du méfait des tronçonneuses.

jean-paul gavard-perret

photo : Paul Strand

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