Vois si

(Que faire de l’écriture ?)

Les formes de l’écriture sont comme la vie. Elles brouillent les pistes, même si, indé­ci­dable, le des­tin est réécrit. Toute œuvre est plus ou moins auto­bio­gra­phique mais le dérou­le­ment de l’existence n’est pas facile à recons­ti­tuer. De nom­breux dépla­ce­ments, depuis les grottes pro­fondes du Péri­gord jusqu’aux che­mins de ronde des forts du désert ou du Mont Athos — voire pour reve­nir dans les val­lées des pre­miers matins du monde – perdent les pistes retra­cées par l’écrit.

Soit lui, soit l’existence vont jusqu’au bout. Les deux sont l’expérience des limites jusqu’à une série d’infarctus comme points de sus­pen­sion. Dans l’urgence ou tout le temps mais au bord de l’essoufflement, l’une ou l’autre s’éteint dans la soli­tude. Cha­cune l’habite un peu loin du monde. Mais ce n’est pas là une manie  d’exhumer  la vie ou un manus­crit perdu.

jean-paul gavard-perret

Photo : Duane Michals

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