Ceux qui se Gauss

(Qu’est-ce que les mathématiques ?)

Admet­tons si vous le vou­lez bien que les mathé­ma­tiques admettent le faux et le vrai : c’est de la lit­té­ra­ture. Leurs théo­ries ne cessent d’élargir leur sphère d’éléments dou­teux his­toire de cra­cher dans la soupe sous pré­texte de faire la cui­sine. C’est tout à fait pos­sible car, en mathé­ma­tiques, il faut auto­ri­ser toute audace sans vou­loir imi­ter per­sonne et en ajou­tant de nou­veaux signes, pro­cé­dures, méthodes.

Une telle inten­tion existe depuis l’invention des chiffres dont ils révèlent jus­tesse ou contra­dic­tion voire non-conformisme — autre­ment dit, c’est n’importe quoi. Vous pou­vez obte­nir des mani­festes pour frô­ler les étoiles. Des fans pleurent, des foules hurlent devant qui font rêver les chiffres. Ils espèrent tant d’amour des hommes ordi­naires et des scientifiques !

Ils deviennent pro­phètes des ima­gi­naires, décollent par hypo­thèses et cal­cul pour d’autres uni­vers. Ils croient côtoyer Dieu. Mais, sou­vent, redes­cen­dant de son pié­des­tal, ils reprennent une vie nor­male puisque res­tent les théo­rèmes qui manquent à sa sagesse. Mais en tri­cheurs habiles, roma­nesques inven­teurs d’histoires fan­tas­tiques, assis sur leurs séants et sen­tant l’air salin des aigle­fins, ils jettent leur dé : ne sortent que des 7 !

jean-paul gavard-perret

Photo de Monica K. Adler

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