L’allure du passé ?
Quelques notes de piano de violon viennent lentement illuminer la scène. Pippo Delbono vient s’asseoir en bord de plateau. Le propos sera précieux, car il est mis en place par un dispositif précis : installation de la chaise, fourniture d’un texte, puis d’un micro. Mais la parole est différée ; c’est une chanson populaire qui ouvre le spectacle. Elle parle d’une longue déconvenue qui finit par engager une renaissance.
Il s’agit de confidences personnelles ; personnellement illustrées par des vidéos. Celle des Whos donne l’occasion à la troupe d’investir la scène ; chacune des personnes est présentée. Tantôt les corps s’animent de danses ; les silhouettes qui chaloupent se dessinent sur l’écran blanc du fond. Heureusement ces mouvements de figuration constituent des tableaux non dénués d’allure.
Parmi tous les souvenirs évoqués, celui de Bobo est le plus prégnant ; la représentation lui rend un bel hommage. C’est une fresque charmante, mais pesante, autocentrée, qui est déployée ; une méditation sur le temps, sur les agressions de l’isolement.
Tu es toujours aussi généreux, Pippo, mais il se pourrait bien que tu sois devenu vieux : à quoi je reconnais cela, c’est qu’il nous semble que tu ne parles plus que de toi, de ton passé. Alors, comme tu l’as annoncé, dans ton prochain travail il te faudra passer à autre chose, car l’absence d’élaboration symbolique risque de rendre ta démarche trop intimiste et hermétique.
christophe giolito
Il Risveglio
Pippo Delbono
Avec : Compagnie Pippo Delbono : Dolly Albertin, Margherita Clemente, Pippo Delbono, Ilaria Distante, Mario Intruglio, Nelson Larricia, Gianni Parenti, Giovanni Ricciardi, Pepe Robledo, Grazia Spinella.
Collaborations musicales Alexander Bălănescu, Pedro Jóia, Giovanni Ricciardi ; lumières Orlando Bolognesi ; costumes Elena Giampaoli ; son Pietro Tirella ; chef machiniste Enrico Zucchelli ; organisation Davide Martini ; assistant de production Riccardo Porfido ; équipe technique en tournée Orlando Bolognesi, Pietro Tirella, Elena Giampaoli, Mattia Manna ; traduction surtitrage Marie Galey.
Au Théâtre du Rond-Point, 2bis avenue Franklin D. Roosevelt 75008 Paris
Du 2 au 6 octobre 2024, salle Renaud-Barrault Durée : 1h05
Du mercredi au vendredi 21h, samedi 20h — dimanche, 17h
Spectacle en italien, surtitré en français.
Producteur exécutif Emilia Romagna Teatro ERT / Teatro Nazionale (Italie)
Coproducteurs Teatro Stabile di Bolzano (Italie), Teatro Metastasio di Prato (Italie), Théâtre de Liège (Belgique), Sibiu International Theatre Festival / Teatrul National « Radu Stanca » (Roumanie), Teatrul National « Mihai Eminescu » Timisoara (Roumanie), Istituto Italiano di Cultura di Bucarest (Roumanie), TPE – TeatroPiemonte Europa / Festival delle Colline Torinesi (Italie), Théâtre Gymnase-Bernardines Marseille (France)
En collaboration avec le Centro Servizi Culturali Santa Chiara di Trento (Italie), Le Manège Maubeuge – Scène nationale (France)
Avec le soutien de l’Istituto Italiano di Cultura di Parigi.