7 elle

(De quelle langue ?)

Nous vivons une langue au son très ancien et au centre har­mo­nieux avec tout autour ses péri­phé­ries. Mais nous devons-nous rési­gner à accep­ter la sale langue qui nous entoure et qui règne ? C’est pour cette rai­son que nous ne pou­vons pas savoir que nous vivons avec des voix trop directes. Quand elles nous appellent, elles se font indis­crètes mais ne pro­fèrent aucun un mot à comprendre.

Elles n’appellent per­sonne, et moi encore moins qu’un autre. Elles nous accom­pagnent sans rai­son et s’estompent avec sua­vité. À moins d’entendre l’enfer placé en plein cœur du para­dis, nous pou­vons tom­ber amou­reux de ses erreurs au point d’en faire une rai­son de vie mais qu’à la fin cela signi­fie la vérité. Elle ne pourra plus jamais nous appa­raître sinon comme volonté de mourir.

D’autant qu’il n’y a pas de vérité mais seule­ment des erreurs. La vérité est tou­jours ultime — ou pénul­tième. La machine tout entière de notre corps sert seule­ment à lui pro­cu­rer l’interstice dans laquelle elle fait son nid. Nous sommes ses inter­ces­seurs qui ne vivent pas et ne parlent pas la vie mais ses paroles nous sont la puni­tion que les dam­nés de l’au-delà subissent pour expier leur faute.

jean-paul gavard-perret

Photo incon­nue

1 Comment

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One Response to 7 elle

  1. Villeneuve

    Bien dit et bien écrit sans paroles ni musiques .

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