Dix parus

(Où aller ?)

I

Beau­coup pré­tendent atter­rir dans l’irremplaçable. Leurs yeux veulent modi­fier les nôtres, leur men­tal idem. Leur souf­france pos­sède des limites joyeuses. Ils ins­crivent leur nom en lavant nos sil­houettes. Et en s’en allant ils essorent ce qui res­tent. Leur mort a fait d’eux une ran­don­née, mais désor­mais le vent est notre colère. Ne pou­vant plus mar­cher, ils sont notre guide. Allons libé­rer le corps de la marée. Allons boire le kir du chaos. L’Histoire est tou­jours incom­plète. Rien n’a été écrit.

II

Rien n’a été écrit. Par la liberté de son men­songe tout nar­ra­teur s’est endormi. Des ficelles rem­pla­ce­ront notre cime­tière pour nouer la courte tige des nénu­phars. Un cha­riot bloque une telle allée. Mais le nar­ra­teur connaît bien corps le départ. Ou l’arrivée. Telle est l’icône fal­si­fiée. Il s’enfonce dans son visage. De grâce emmenez-le en son pays. Selon un temps impar­fait pour échap­per : trois arbres solitaires.

jean-paul gavard-perret

photo : Ricardo Svelto

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