Christine Célarier, Je choisis la lagune

Venise est ici

Comme sou­vent, Chris­tine Céla­rier nous trans­porte très loin par son écri­ture ouverte. Soli­tude, recherche de soi, inconnu habitent un tel livre à l’aune du temps. Ayant perdu la den­sité consti­tu­tive de son être, elle a tou­ché l’ombre et le noir mais pour un autre pas­sage au sein même, et a priori,de l’invraisemblable. Une telle auteure marche sans relâche vers ce qui arrive et sur­tout le meilleur.

Choi­sir la lagune, c’est donc accep­ter Venise englou­tie sous les eaux et à laquelle elle offre ses mots (mais aussi ses des­sins). comme elle a pu créer, déjà, de très nom­breux des­sins entre ombre et lumière. Dans sa poé­sie, ses récits et sa prose elle perce des mys­tères de sa propre langue dont ici les titres, sont évo­ca­teurs et trou­blants avec le futur devant avant même de ten­ter les liens qui empêchent de reve­nir sur nos pas. Ou d’entamer ceux au-delà.

L’ombre nuit (inté­rieure entre autres) laisse la place à la gran­deur du ciel. Chris­tine Céla­rier sort donc des abymes de l’être et de la cité pour remon­ter à la sur­face. Le tout par­fois non sans un « réa­lisme méta­phy­sique de conte de fées ». Il per­met de retrou­ver le sens de l’existence et qui n’élude pas les choses telles qu’elles sont (san­dales com­prises…).
D’où cette écri­ture de la réap­pa­ri­tion. Et qu’importe le déses­poir qui colle au cré­pus­cule. De la part d’une telle auteure, c’est tou­jours une lutte d’un rite intime du pas­sage de l’ombre à la clarté. Le tout dans l’évocation de moments simples mais sin­gu­liers par un exer­cice de recouvrance.

Si bien que dans une telle lagune il devient pos­sible de son­ger, aspi­rer, diva­guer dans une marche quasi for­cée entre englou­tis­se­ment et remon­tée dans l’advenir à soi par le pou­voir étrange des mots. Ils innervent le cœur et la peau même lorsque « la froi­dure est piquante ». Là, le plai­sir d’endurer mais sur­tout de durer au sein des rudesses péné­trantes des ver­sets et de leur beauté accor­dée à un rythme intérieur.

lire notre entre­tien avec l’auteure

jean-paul gavard-perret

Chris­tine Céla­rier, Je choi­sis la lagune, pré­face de Micha Venaille, Œuvres de Patrice Giorda, et tra­duit par Bruno di Biase, Edi­tions La rumeur libre, publié en copro­duc­tion avec l’Espace Pan­dora, Vareilles, 42540 Sainte-Colombe-sur-Gand, 105 p.

1 Comment

Filed under Arts croisés / L'Oeil du litteraire.com, Poésie

One Response to Christine Célarier, Je choisis la lagune

  1. Célarier Christine

    Bon­jour Jean Paul Gavard Per­ret,
    Merci beau­coup pour votre lec­ture atten­tive.
    Ami­ca­le­ment
    Christine

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