En élargissant son champ, avec beaucoup d’humour, hors des sphères rétrécies de la profession d’écrivain, Denis Langlois – spécialiste de la littérature policière — fait retrouver l’horizon humain à l’animal. Si bien que son enquête ne vient pas coucher dans les lits qu’on a faits pour lui.
La cavale d’un singe, personnage central et en fuite, montre son approche de son existence comme celle des humains. Dès lors, cette enquête produit des effets qui ne peuvent, par définition, être déterminés d’avance.
Dans ce sillage, se comprend que la finalité de l’enquête en question n’est pas simplement « commerciale ». Denis Langlois fournit de la valeur ajoutée à une « élite » comme à un lecteur lambda.
Il s’attaque ici à des difficultés qu’il résout avec invention là où un tel livre traverse pour chacun une expérience intime, là où l’enquête n’est pas réduite à son acception la plus étriquée. Des possibles s’ouvrent, pas forcément effacés de notre contexte de vie. Ils remplissent un rôle d’apprentissage et agissent réellement sur nous, en nous proposant une façon de percevoir la sensibilité et l’intellect.
jean-paul gavard-perret
Denis Langlois, La cavale du babouin, éditions La déviation, La Villedieu, 2024, 176 p. — 14,00 €.