Hall, terre au fil

(Com­ment faire ?)

Je m’efforce à don­ner de la vitesse à la len­teur de mes idées. Pour les trou­ver, je les cherche par­fois au bord de ma fenêtre en regar­dant la façade et sa porte cochère. La pous­ser men­ta­le­ment donne du peps à ma pen­sée comme si elle fran­chis­sait un tel seuil puis mon­tait l’escalier.
A priori, elle n’a aucune rai­son de le faire mais elle s’y engage pour trou­ver de degré en degré des idées par sur­prise. Il m’en reste alors quelques bribes alors qu’ avant je n’en avais que très peu. Mais me voici sauvé de la panne sèche.

Ma caboche prend du ver­tige — même s’ il n’est pas ques­tion de me défé­nes­trer. Elle se met à cli­que­ter et de son cor­net à mots tout braille en une telle esca­pade et le pas­sage entre moi et ce qui semble venir de son tré­fonds.
Nor­ma­le­ment, morne flore, celui-ci se remet à pétiller sur du papier pur vélin. En plume Ser­gent Major, tout s’écrit là où les ’”L” des mots ali­gnés res­semblent à des ifs encrés d’une main volu­bile et dénicheuse.

jean-paul gavard-perret

Photo : Angela Lo Priore

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