Olivier Gay & Olivier Boiscommun, Les Apprentis — Du miel et des cailloux

Quand le des­tin du royaume…

On les appe­lait Les Preux. Ils étaient cinq au ser­vice de la prin­cesse Cas­sia, l’héritière du trône de Pesh. Lorsque Cas­sia suc­combe, Les Preux dis­pa­raissent, som­brant peu à peu dans l’oubli.

Vingt ans plus tard, dans le vil­lage de Fond­le­tang, quatre jeunes gens se forment sous l’autorité de maîtres. Ceux-ci arri­vés un jour mais ne parlent jamais de leur passé. Les appren­tis sont jalou­sés par d’autres jeunes qui doivent tra­vailler aux champs, des envieux menés par Nahith. Entre moque­ries et ami­tiés, la vie coule dans ce coin perdu du royaume.
Tout change quand un mes­sa­ger trans­met la demande d’Abélard, qui demande aux quatre Preux de le rejoindre. Ils laissent leurs appren­tis, pro­met­tant de reve­nir dans un mois. Le temps passe et sans nou­velles, les quatre appren­tis décident d’aller les recher­cher dans la capi­tale. La magi­cienne ne connaît que trois sorts mineurs, le guer­rier ne s’est jamais battu, le soi­gneur pré­fère les fleurs au com­bat et la rou­blarde n’est pas aussi douée qu’elle le pense.
Après un voyage éprou­vant, une sur­prise les attend. Les por­traits de leurs maîtres sont pla­car­dés sur tous les murs, sur des avis de recherche. Ils sont pré­sen­tés comme des cri­mi­nels.
Or, en par­tant, le maître d’armes a confié à son épée. Et celle-ci semble être l’objet de toutes les recherches. Avec leur for­ma­tion bien incom­plète, le groupe doit faire face à…

Un récit drôle, déso­pi­lant et tonique, un récit sur l’apprentissage, sur la trans­mis­sion des savoirs ici, plu­tôt moins réus­sie. Oli­vier Gay met en action un groupe de per­son­nages choi­sis avec soin pour avoir une belle palette de réac­tions face aux situa­tions, des approches variées face aux aléas de l’existence, à la manière de se confron­ter aux dif­fi­cul­tés.
La magie se pré­sente sous plu­sieurs formes et les auteurs n’hésitent pas à pro­po­ser des fiches expli­ca­tives don­nant les for­mules à employer, les effets que l’on peut en attendre, met­tant tou­te­fois en garde contre des risques poten­tiels.
N’ayant jamais quitté leur petit vil­lage perdu, ces jeunes gens se retrouvent confron­tés à des situa­tions tota­le­ment inédites pour eux. Cepen­dant, ils sortent, à défaut d’être vain­queurs, en échap­pant aux dan­gers. Et ceux-ci sont plé­tho­riques sur leur route, dans la pour­suite d’une quête où le scé­na­riste mul­ti­plie les déboires.
L’intrigant sous-titre trouve une belle expli­ca­tion lors de la lecture.

Olivier Bois­com­mun assure le des­sin et Auré­lie F. Kaori la mise en cou­leurs. C’est en 1994 qu’il publie son pre­mier ouvrage, L’Histoire de Joe. Depuis, il tra­vaille en tant qu’auteur com­plet ou en col­la­bo­ra­tion avec de nom­breux scé­na­ristes dont Die­ter, Denis-Pierre Fillipi, Ale­jan­dro Jodo­rowsky, Jean Dufaux… Chez Dra­koo, les lec­teurs lui doivent le des­sin de Dan­thra­kon avec Chris­tophe Arles­ton et le pré­sent album.
Avec son trait par­ti­cu­lier, son art de pro­po­ser des per­son­nages aty­piques aux allures semi-caricaturales, il offre des planches très agréables à l’œil et d’une belle lisi­bi­lité. Celle-ci est ren­for­cée par les cou­leurs d’Aurélie F. Kaora qui joue super­be­ment avec le mariage des teintes.

C’est un album débor­dant d’humour et d’actions, une his­toire contée avec verve et un gra­phisme plai­sant à regar­der. Que deman­der de plus ?

serge per­raud

Oli­vier Gay (scé­na­rio), Oli­vier Bois­com­mun (des­sin) & Auré­lie F. Kaora (cou­leurs), Les Appren­tisDu miel et des cailloux, Édi­tions Bam­boo, Label “Dra­koo”, juillet 2024, 96 p. — 18,90 €.

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Filed under Bande dessinée, Jeunesse

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