N’ayez pas peur, Madame. Ne craignez pas un affairement jubilatoire. Mon attitude plus ou moins penchée est juste pour fixer un aspect instantané de votre image.
Quelques secondes après je serai loin mais néanmoins avec le fantôme de votre souvenir, témoin de votre éventuelle solitude messagère du destin. Votre capture photographique dans cette situation (formule générale d’une certaine folie ?) commence un véritable voyage.
Un tramway vide arrive, il est lavé de la nuit, les pâles lumières ont la tristesse de celle qu’on oublie d’éteindre avant de s’endormir. Je m’assois sur la banquette pour regarder votre tirage numérique. Séductrice, vous qui me guidez dans les ténèbres, par votre divination et l’exercice sémantique de l’appareil informatique.
jean-paul gavard-perret
Photo de Jacques Revon