La photographe italienne travaille depuis plus de 10 ans sur les phénomènes migratoires en Méditerranée. Elle les saisit avec des nigérianes échouées en Italie, des prostituées pour la plupart. Elle raconte le quotidien de luttes ou d’humiliation de ces femmes par un tel reportage impressionnant où se mêlent l’esthétique, l’émotionnel, le sociologique, le politique et l’anthropologique.
Elena Perlino est venue à la photographie de presse via des études d’histoire et de cinéma, à Turin et à Paris. Son travail a été exposé des deux côtés de l’Atlantique. Son objectif reste de saisir l’humain à travers vie quotidienne qui reste pour elle une extraordinaire source d’inspiration.
A travers ces Nigérianes, une autre tragique facette a surgi à l’occasion des enlèvements de lycéennes par la secte extrémiste Boko Haram. Et l’artiste dit que “l’Italie est une destination et une place de transit importantes du trafic international de la prostitution. De jeunes Nigérianes issues de régions rurales constituent la population la plus vulnérable à cette exploitation sexuelle industrielle.”
La photographe rappelle ainsi que la prostitution est la troisième source de revenus la plus importante du crime organisé. D’où le titre donné à sa démarche : Pipeline, parce que la traite humaine rapporte de l’argent comme le pétrole.
jean-paul gavard-perret
Elena Perlino, Pipeline, Promenades Photographiques de Vendôme, jusqu’au 21 septembre 2014.